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Barbudo Conexión (c)
3 mai 2004

Mardi 11 septembre 2001 - Fond de tiroir

Attention : j'ai rédigé ce texte il y a prés de 2 ans et demi (le 25 septembre 2001).
Je sais que ça fait un peu fond de tiroir mais bon, hein, le week-end a été chargé !
La fin de semaine sera plus créative. Promis !


Mardi 11 septembre.

16 heures.

France Inter : En une heure, des milliers de personnes sont mortes dans trois attentats successifs visant les deux tours du World Trade Center et le Pentagone.

L'ensemble du territoire américain est en état d'alerte.
    
Le bilan, encore provisoire, de ce « jour dans l'histoire de l'Amérique » est incroyable et ce, pour deux raisons.

D'abord parce que cette attaque était absolument inattendue en « temps de paix » : Rien ne laissait présager qu'une action de cette envergure pourrait un jour être menée contre ce pays.

Incroyable, ensuite, parce que d'une audace inouïe. Les terroristes ont visé avec une organisation, une détermination et une précision terrifiantes certains symboles de la première puissance Mondiale marquant ainsi un changement radical dans l'Histoire.

Cette date et ce qu'elle représente resteront, pour le Monde entier et pour le peuple américain en particulier, un profond traumatisme.

Sur le plan humain avant tout, car aux passagers présents dans les quatre avions et aux personnes qui travaillaient dans les tours lorsque les explosions ont eu lieu, il faut ajouter les centaines de secouristes et de pompiers qui ont péri lorsqu'elles se sont effondrées.

Sur le plan idéologique également, car la suprématie américaine, la toute puissance du FBI et surtout de la CIA ont été bafouées du fait de leur incapacité à prévenir un tel événement.

Mais la CIA est avant tout très fortement critiquée parce que c'est elle qui, il y a 22 ans de cela, a entraîné et formé Oussaman Ben Laden (aujourd'hui suspect numéro 1) pour défendre les intérêts américains et combattre contre la Russie lors de la guerre d'Afghanistan. Or, ce sont ces enseignements qu'il a mis en pratique, le 11 septembre, après avoir créé des filières d'opium, d'armes ainsi que des sociétés écran,… dans le but de financer des camps militaires dans lesquels s'entraînent 10 000 Talibans, prêts à se sacrifier pour le Djihad.

Ainsi, une fois de plus, la Religion a tué .

Ben Laden est un fanatique. C'est avant tout au nom  de l'Islam qu'il exhortait, il y a de cela quelques années, les islamistes à "assassiner tous les américains". Et c'est toujours au nom de l'Islam qu'il a (vraisemblablement) organisé et financé ces attentats.

Il faut cependant se méfier des amalgames et des conclusions hâtives. Tous les islamistes ne sont pas des intégristes extrémistes. Si tenir ce genre de propos contre les Etats-Unis relève de l'héresie, la réaction de certains américains qui scandaient « il faut tuer tous les Arabes ».

En effet, le réseau mis en place par Oussaman Ben Laden, aussi étendu soit-il ne concerne qu'une minorité d'hommes, même en Afghanistan ; les scènes de liesse populaires qui ont été diffusées le jour des attentats à la télévision n'étaient que des cas rares et isolés.

Partout dans le Monde et y compris aux Proche et Moyen Orient, les populations et les dirigeants se sont montrés atterrés et compatissants à la douleur des familles des victimes et du peuple américain tout entier ; de Vladimir Poutine à Fidel Castro en passant par Yasser Arafat.

Il reste à savoir l' ampleur et le type de riposte qui sera mise en place pour venger cet « affront à la liberté Démocratique ». Les inquiétudes sont justifiées lorsque l'on entend mentionner l'option bactériologique.

Même si les chefs d'Etats-majors américains assurent préparer une contre-attaque lente et ciblée, les populations civiles en subiront probablement elles aussi les conséquences. Il faut donc espérer que les chefs d'Etats qui ont assuré George W. Bush de leur soutien joueront auprès de lui un rôle de modérateur absolument nécessaire afin de prévenir toute dérive.

Aux Etats-Unis, les divergences ont disparu depuis maintenant trois semaines et le peuple américain est aujourd'hui tout entier réuni derrière un président qui était loin de faire l'unanimité depuis les dernières élections présidentielles.

Plus important, ces attentats ont permis de remettre « au goût du jour » des  valeurs qui tendaient à perdre de leur influence sur certains groupes sociaux américains. C'est le cas du patriotisme et surtout de la Religion.

Pas un discours, depuis le 11 septembre, n'a été prononcé sans que les plus hauts dirigeants du pays ne fassent appel à Dieu, qu'ils en mentionnent le nom et qu'ils concluent leurs interventions par « God bless America ».

Quelle ironie de voir que les Etats-Unis, frappés par le fanatisme islamique et par la folie d'un seul homme trouvent encore la force de surmonter cette épreuve grâce à un autre fanatisme qui fait que des centaines de milliers d'américains adhèrent à des associations ouvertement racistes, homophobes, anti-avortement, anti-évolutionnisme (la liste est longe) qui incendient et dynamitent des cliniques, assassinent des médecins pratiquant l'IVG, regrettent la non utilisation de l'arme nucléaire au Viêt-nam, défendent l'amendement numéro 1 (port d'armes) et la peine de mort.     

Enfin, ces attentats, aussi immondes qu'ils aient pu être, auraient pu déboucher sur une prise de conscience de la part des américains concernant le rôle que joue leur gouvernement à l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières. Peu d'entre eux doivent, par exemple, savoir que l'embargo qu'imposent les Etats-Unis à l'Irak est à l'origine de la mort de plus de 500 000 enfants âgés de moins de 5 ans.

Au lieu de cela, George W. Bush va lancer une nouvelle fois son pays dans un « monumental combat du Bien contre le mal » (selon ses propres termes) dont les dérives risquent d'être nombreuses, mais qui lui permettra de venger l'honneur bafoué de son pays et, pourquoi pas, au passage, de récupérer quelques voix pour les prochaines élections présidentielles.

Heureusement, toutefois, que les médias, qui couvriront à coup sûr les événements à venir, forts de l'expérience de la désinformation mise en place par le gouvernement américain lors de la Guerre du Golfe, permettront probablement de limiter ses erreurs éventuelles.



« Que [leur] Dieu bénisse », cette fois, les familles des victimes d'un fanatisme que certains qualifierons de « barbare » mais qui n'est qu'une fois de plus et avant tout simplement religieux.


    Le 25 septembre 2001
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