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Barbudo Conexión (c)
21 septembre 2005

La longue, pénible et inutile histoire du petit livre orange qui m'a fait voir rouge.

Bon.
Alors bon.

Je sais qu'à force de répéter toujours la même mise en garde, elle va finir par perdre en crédibilité.
Du coup, là, vous n'allez pas trop me croire quand je vous dirai : "Attention, ça va être à la fois trèèèèès long, chiant et inutile à la fois".

Alors, re-du coup, vous allez commencer à lire ce qui suit, sans vraiment vous douter que c'est à la fois long, chiant, inutile, etc.
Pourtant : attention, ça va être à la fois trèèèèès long, chiant et inutile, à la fois.

Promis !

Je sais aussi que ça fait un mois que j'aurais dû poster mon billet sur le Pérou.
Manque de bol, ça n'est pas encore ça.
Mais je crois que ça pourrait assez bien faire office de pro[cto]logue encore une fois complètement-à-côté-de-la-plaque-mais-pas-tant-que-ça au futur (ne désespérons pas...) récit de mon voyage.

Alors bon.
Donc :

...En guise de préambule, puisque généralement il faut bien commencer par quelque chose quelque part et pour démontrer que oui, tout à fait, c'est possible de faire des introductions qui sont quatre fois plus longues et inintéressantes que le vif du sujet qui finira bien par arriver un jour au l'autre ; la preuve en images...

Le livre s'appelait "Gauches Latino-Américaines, origines et avenir". Ou quelque chose comme ça.
Par contre, je suis incapable de me souvenir du nom de l'auteur. Pourtant ça date pas de si longtemps que ça. Enfin si ça me revient, je vous fais signe. Mais c'est pas gagné.

Le bouquin était petit, orange et, dans l'ensemble, plutôt intéressant. Il traitait des origines et de l'avenir des différentes Gauches latino-américaines. Si si.
Vous aviez deviné ? Ah. En même temps, j'ai jamais trop eu la moyenne en effets d'annonce.

Enfin bon.
Donc.
Il était plutôt bien sauf que, comme ça arrive parfois, y'a 3 lignes qui flinguent tout et qui m'ont par la même occasion franchement énervé et amené à reconsidérer l'estime que j'avais pour l'auteur (dont le nom persiste à m'échapper).

Parce que dans la rubrique "Mexique", vous vous doutez bien que j'attendais avec impatience son analyse du combat et des actions de l'EZLN.

Eh ben comment il m'a calmé, le con !
Il torche le truc en quelque chose comme 27 mots et/ou un temps record. Pour lui, c'est juste une bande de guérillos médiatiques qui font rien qu'à faire des trucs pour que leur mère puisse les voir passer à la télé (même s'il faut avoer que les passes-montagne, ça aide pas pour reconnaître son fiston).
Voilà.
C'est tout.

Rostand en aurait fait une tirade.
Moi, je me contente d'en parler ici ; j'ai pas le talent.

Parce que bon.
Oui je me rend bien compte que je deviens lourd avec le Chiapas.
Mais ça le mérite. Largement. Enfin je crois.

Les raisons sont nombreuses et je n'ai pas l'intention de vous les sortir cette fois-ci. Rassurez-vous. Je me contenterai d'un truc. Mais un truc vachement chiadé, qui fait que je m'intéresse tant à leur si noble cause. Attention, c'est là :

A travers Marcos, l'EZLN propose. Et agit.

Je sais ça à l'air con comme ça. J'ai peut-être un peu survendu mon truc ?  Mais que je vous explique.
En changeant -rituel oblige- complètement de sujet.

Je fait partie de ces gens qui ne peuvent pas s'endormir sans avoir lu un minimum et qui ne peuvent pas se résoudre à emprunter les livres (lire à ce sujet le billet du grand Mitnick : Le livre, le libraire).
Ca a clairement 3 inconvénients :

1/ Etre obligé de construire un hangar de 250m² dans ta piaule pour stocker tes bouquins (ou alors faut trouver de la place entre les livres pour mettre ta chambre ; mais c'est pas gagné).
2/ Ca t'empêche de dormir, même si tu te couches à 4h00 du matin, tout vermoulu de fatigue après avoir construit un hangar de 250m² dans ta chambre pour y stocker tes livres.
3/ Ca te fait dépenser l'équivalent de ce que coûte la construction d'environ 25,7 hangars de stockage à livres. Autrement dit, sur une échelle de 1 à 10, beaucoup (Philippe, Pancho,...).

Moi, ça m'a pris, je crois, quand j'étais en CM1. Ou CM2. L'une de mes tantes m'a offert Le Tour du Monde en 80 Jours (Je ne la remercierai jamais assez je crois). Là, c'était fini.
Ou plutôt, ça commençait.

Parce que comme forcément ça m'a beaucoup plu, je me suis enfilé une bonne partie de ses livres. Et puis après, je suis passé à Doyle et Christie, ce qui m'a doucement amené au collège. Là, j'ai découvert Flaubert, Mérimée et Balzac. Que du bonheur, quoi. Mais j'ai rapidement décidé d'arrêter la littérature pour me consacrer à des bouquins plus "engagés" et moins imagés (parce que dans les histoires de Mérimée et de Balzac, il y a beaucoup de très très belles images cachées derrières les très très jolis mots - mais à chaque fois que j'ai essayé d'expliquer ça à un pote de classe, je me prenais une chaise en travers de la gueule).

Et donc voilà.
Cruelle séparation et adieux déchirants aux grands classiques et arrivée fracassante dans le monde des idées. Parce que j'étais parti sur le postulat de départ (Philippe, si tu m'entends, tout ça...) suivant :

"Toi le encore jeune (je ne m'appelais pas encore Barbudo, pour des raisons de non-pilosité évidentes. C'est venu plus tard)  donc, toi, le jeune, disais-je, tu commences à avoir des idées bien à toi (ce qui ne t'empêche pas de les partager volontiers) et ta voix commence à devenir assez grave pour te permettre de t'affirmer un peu dans les débats enflammés (ou presque) qui embrasaient (ou pas) la cour de récré.
Du coup, si tu veux être digne de tes/ces idées, va falloir que tu te documentes un max pour pouvoir l'ouvrir un minimum ensuite."

Dont acte.

Et j'ai jamais arrêté. Sauf que selon un récent sondage Iflop (Philippe, etc.), ma motivation commençait à décroître sérieusement. Et ça me faisait vachement chier, moi ! Parce que c'est important, quand-même, d'être digne de ses idées.
Le pire de tout, c'est que j'étais infoutu de piger l'origine du déclin de ma motivation (ouah ! Trop forte, la phrase !). Bref : comment je flippais !

Et puis un jour, Zorro est arrivé. Et le solution aussi.

Bon.
Avant de vous la donner, je tenais à vous annoncer que la séquence autobiographique de psychologue de province est terminée. Ca c'est fait.

Donc.
La raison ? Eh ben la voilà : je me suis lassé de tous ces types qui se contentent de relater ou d'analyser.
Attention, hein. J'ai rien contre les analyses et les relatations (?) mais y'a un moment ou ça suffit plus, surtout dans la mesure où le mec se permet de critiquer sans proposer autre chose ! Parce que là, ça devient gratuit.

Alors là, mon lectorat serait pas trié sur le volet (si quelqu'un pouvait m'expliquer cette expression...) je suis sûr qu'il se trouverait bien un ou deux petits malins pour me dire que "oui mais alors faudrait savoir. Ca va bien de dire que la lecture c'est trop cher et ensuite de se plaindre quand "Ca devient gratuit", non mais c'est vrai, quoi." A ceux-là, je ne répondrai même pas.
C'est déjà assez le bordel, ce texte inutile et trop long qui part dans tous les sens pour qu'en plus je rajoute des passages inutiles et trop longs qui partent dans tous les sens. Faut se mettre un peu à la place de mes pauvres lecteurs que je maltraite si durement...

Enfin tout ça pour dire que le mec, là, comme beaucoup d'autres, il a du mérite. Il est bien documenté, il fait des belles phrases et il a les idées claires. Mais c'est un peu le problème.
Parce que dans ce cas particulier de petit-livre-orange-qui-parle-de-l'origine-et-de-l'avenir-des-gauches-latino-américaines, l'auteur ne juge que par Lula. Pour lui, c'est l'avenir et c'est tout.

Vous me direz, c'est toujours mieux que de ne jurer que par Castro et son système électoral le plus efficace et démocratique du Monde (et puis quoi encore). C'est vrai. Je reconnais.
Mais je trouve aussi que le combat zapatiste est peut-être la plus belle et la plus efficace (quoi que certains en disent) renaissance qu'ait pu connaître le mouvement général de révolte, de révolution qu'a connu l'Amérique Latine au cours du XXème siècle.

Alors c'est sûr que leurs méthodes de guérilla sont peu orthodoxes. Préférer les mots aux armes, raconter des histoires de scarabées-chevaliers-errants pour faire passer ses idées, ça peut choquer les puristes. Mais qu'est-ce qu'on en a à foutre, des puristes, si ça marche ?
qu'il m'explique, cet homme dont le nom m'échappe toujours, comment ils auraient pu faire pour se faire entendre d'une autre manière...
Moi, je trouve qu'ils ont admirablement réussi à sortir du carcan traditionaliste imposé par l'Histoire et les historiens quant aux formes que doit prendre ou non une révolution.

Bon.
Rassurez-vous, je ne vais pas entrer plus dans les détails. Si j'arrive un jour à mettre au clair et concentrer tout ce que m'inspire le mouvement zapatiste, j'en ferai un nouveau billet, à part entière.

N'empêche que c'est en pensant à tout ce que je viens de vous asséner que j'ai entrevu un début d'explication sur mon attirance immodérée pour l'Amérique Latine :
Je crois qu'à travers son histoire révolutionnaire, j'admire le courage et la dignité de ces hommes et femmes qui ont su agir par tous les moyens qu'ils ont jugés bons d'utiliser, qui ont lutté à leur manière pour chercher des solutions durables afin de refaire le monde.

Voilà.
Un de ces quatre, faudra que je vous donne mon adresse pour que vous puissiez m'envoyer des colis piégés, histoire de vous venger de mes textes...
Et comme ce sera parfaitement justifié d'une part et que, d'autre part, je ne suis pas rancunier, je vous lèguerai tous mes bouquins.
A l'exception d'un petit livre orange qui m'a récemment bien servi, vu que j'étais en manque de PQ...

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Commentaires
B
....Ca devrait aller ! Enfin surtout celle du Monde Diplomatique, hein. Et en particulier les textes d'un certain Ramonet... <br /> Parce que moi, hein, bon, voilà quoi !
M
Enfin ton grand retour! Bon,camarade,j'attends - et je suis sûr que nous sommes nombreux - impatiemment ton rapport sur le Pérou... Autrement, si en effet comme tu le dis ton billet "part un peu dans tous les sens", qu'est-ce qu'il est drôle! Ceci dit, je partage ton goût pour les "bouquins engagés". Sympas les romans mais bon voilà quoi...Sinon, continue de nous informer sur l'Amérique Latine, et spécialement sur le mouvement zapatiste. J'avoue mes lacunes en la matière. Tu m'es donc très précieux! En associant la lecture de tes billets à celle du Monde Dip. crois tu que ça devrait aller? :-)
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