Souffrir, pour mériter d'être là...
En guise de première-et-pas-du-tout-dernière partie du développement
qui arrive enfin, après tout ce temps et avant une hypothétique
conclusion générale à ce joyeux bordel, dont l'auteur lui-même se
demande si elle verra le jour avant 2015.
Bon.
Alors bon.
Ca fait maintenant 5 mois que j'aurais dû poster ce qui va suivre.
Je vais morceler un peu le truc, sinon je vais encore faire grimper le taux de suicide chez les lecteurs.
C'est pas pour ça que ça sera moins décousu de fil blanc que les autres
fois, hein. Disons que pour éviter de répondre un truc du gabarit de
"La longue, pénible et inutile histoire du petit livre orange qui m'a fait voir rouge" (dont les
plus téméraires doivent garder un souvenir impérissable à base de
cécité totale), je vais reprendre des passages du texte que j'avais
posté fin octobre pour résumer le voyage que nous avons fait, mon frêre
et moi en août dernier. Ca sera peut-être plus simple quand même.
N'empêche... Encore et toujours beaucoup de courage...
Je commence par le "Souffrir pour mériter d'être là"...
Là, déjà, une précision. A chaque fois que je dis ça, j'ai peur que les
gens voient en moi un mec qui se la joue warrior parce qu'il a
crapahuté dans la pampa 10 minutes à plus de 120 mètres d'altitude. Au
contraire. C'était plutôt le mec pathétique qui avait du mal à profiter
du paysage parce qu'il était concentré sur ses pieds alors que les
autres (pour la plupart), eux, pas du tout.
Parce que vu ma forme physique et mon entraînement, ce que j'ai eu tant
de difficultés à faire certains jours, n'importe quel enfant de 2 ans
équipé de bonnes chaussures de marche le faisait les doigts dans le
nez, s'il ne les occupait pas bêtement à étaler de la pâte à modeler
orange sur la moquette noire du salon que bon, pour récupérer ça merci
bien.
Je dois donc avouer que j'en ai particulièrement et minablement chié
pendant les 7 jours de treck du séjour. Jusqu'à perdre 8 kilos (que je
me suis bien évidemment empressé de reprendre depuis). Sur le coup,
j'ai pas voulu mourir, malgré certains grands moments de solitudes (les
deux jours où nous avons dépassé les 4300 mètres d'altitudes, ceux-là,
croyez moi, je ne suis pas prêt de les oublier).
Pourtant, aujourd'hui que je suis retourné à mon petit confort, que mon
principal effort de la journée consiste, en revenant de l'ANPE, à aller
chercher le pain pour le joli sourire de ma jolie boulangère (et aussi
parce que le pain qu'ils font en bas de chez moi est sans conteste le
meilleur du monde sur Paris), aujourd'hui que tout est terminé, je dois
dire que j'ai bien l'impression d'avoir vécu.
Un truc pas ordinaire. De ces moments qui font qu'au bout du compte vous avez existé un peu dans votre vie.
Et je me dis que j'ai mérité de (les) vivre précisément parce que j'en ai chié.
Sinon, j'aurais juste participé à un voyage touristique (au sens
péjoratif que peut avoir le terme). C'est d'ailleurs ce qui m'a permis
de me débarrasser de la peur que j'avais de passer pour un gros
occidental pété de thunes (comparé à la population locale) comme il y
en a tant là-bas.
Là, au moins, je n'ai pas fait que filer un paquet de fric à une agence de voyage spécialisée.
Attention, hein !
Je ne me fais pas d'illusions non plus. Je reste quand même un
occidental pété de thunes (comparé à la majorité des péruviens) qui est
venu passer 18 jours de ses vacances en Amérique Latine.
Même si j'y ai laissé 8 kilos, 72 litres du sueur, qu'on considérait
les porteurs qui nous accompagnaient comme des êtres humains (ce qui
n'était pas forcément le cas d'autres groupes) et que j'ai choisi le
Pérou après avoir lu un certain nombre de bouquins sur l'histoire
Latino Américaine et non sur un coup de tête, pour pouvoir dire "J'ai
fait le Pérou", après avoir feuilleté un catalogue rempli de belles
photos.
Les photos, je les avais dans la tête avant de partir. Et les autres membres du groupe aussi.
Enfin tout ça pour dire que ça n'aurait pas été aussi éprouvant,
j'aurais eu des remords, je crois à y aller. J'aurai eu trop peur qu'on
me prenne pour un conquistador des temps modernes...
Et ça, plutôt
crever !
Bon.
Ca, c'est fait.
C'était donc la première partie trop longue de mon récit... J'espère que vous n'êtes pas tous morts...
Je ne vais pas vous promettre que la prochaine va suivre rapidement ;
la dernière fois que j'ai dit ça, il m'a fallut 5 mois pour poster 30
lignes !
Post-Scriptum en forme de page de publicité (pour Quentin) :
Voici deux adresses :
La première (ici) c'est le
site sur lequel vous trouverez les photos du voyage de Quentin au
Burkina.
Et la deuxième (ici) c'est la déclinaison pour le Pérou !
Vous y trouverez environ 260 photos sur les 700 que nous avons prises...
Pour ceux qui ne me connaissent pas encore de vue (mais ça ne va pas
tarder) et particulièrement Tchim et Mitnick, dès que vous voyez un mec
brun, barbu, capilairement contestable et qui a soit l'air d'en chier
soit une tête qui fait peur sur la photo, eh ben c'est moi ! Tadaaa !