François Hollande, fils caché d'Edouard Michelin ?
La réaction des média après la mort d'Edouard Michelin m'a un peu surpris par son ampleur. Si l'information méritait d'être mentionnée, j'avoue avoir eu du mal à trouver une justification aux nombreux reportages diffusés sur le sujet ces derniers jours, depuis les micros-trottoirs à Clermont-Ferrand (à base de "Bonjour Madame, alors la mort d'Edouard Michelin, ça vous fait quoi, à vous qui ne le connaissiez pas du tout ?") jusqu'aux biographies (à base de "Sa vie, son œuvre") en passant par les interviews de personnalités politiques, etc.
D'ailleurs, si y'en a un qui a brillé dans l'exercice de l'hommage posthume, c'est le gars François Hollande.
Je l'ai entendu sur RTL, dimanche soir (dans l'émission "Le Grand Jury") et, comme je préfère rire que pleurer, j'ai rigolé. Mais vraiment beaucoup.
Pour débuter l'émission, il est revenu sur la mort d'Edouard Michelin en lui rendant un vibrant hommage, déclarant notamment que sa mort était "un drame pour une famille touchée en plein cœur". Alors lui...
Il a dû faire un bac L et avoir la mention AB minimum pour trouver une telle phrase. Y'en a qui ont gagné le Goncourt pour moins que ça ! Non mais pour quelle raison il se sent obligé d'en faire autant ? Et pour quelle raison il aborde le sujet tout court ? C'était son père, ou quoi ?
Surtout qu'il s'est ensuite lancé dans un éloge dithyrambique du "Capitalisme familial", dont Edouard Michelin était l'emblème, lui qui avait su transformer la petite entreprise de Clermont-Ferrand en multinationale. Bla, bla, bla.
Tout bonnement hallucinant.
François Hollande. Le leader-faute-de-mieux du PS, l'homme qui est censé faire au moins un peu semblant d'y croire pour toucher sa paye à la fin du mois tenait, presque mot pour mot le discours de Laurence Parisot, la femme qui est censée faire un tout petit peu semblant de ne pas être aussi radicale et dangereuse que le baron Seillière...
Parce que bon.
Qu'il trouve triste la mort d'un homme à 43 ans, qu'il soutienne la famille sans vraiment y croire, je m'en fous. Ce que je trouve inacceptable, surtout venant de lui, c'est qu'il oublie juste de mentionner (comme la majeure partie des média qui se sont appliqués à en dresser un portrait de patron modèle) qu'Edouard Michelin est parvenu à ses fins en supprimant 7000 emplois alors même que son entreprise réalisait d'importants bénéfices.
Mais de ça, pas un mot...
Bon.
Passons maintenant à la rubrique "Considérations inutiles sur les expressions de la langue française", gracieusement offerte par le Ministère de Validation des Expressions Sujettes à Controverses.
Aujourd'hui, nous aborderons... "Trouver la mort", très usitée ces derniers jours.
Il n'est en effet pas correct d'employer cette expression dans le cas d'Edouard Michelin, puisque ce dernier ne cherchait pas la mort lorsqu'il est tombé de son bateau. Or, s'il ne la CHERCHAIT pas, il ne pouvait pas la TROUVER.
Cette expression devrait plutôt être employée que dans le cas des personnes ayant mis volontairement fin à leurs jours. [C'est mauvais, hein ?]
De la même manière, ils ne risquent pas de reTROUVER le corps du coéquipier d'Edouard Michelin s'ils ne se mettent pas à le CHERCHER un jour. Mais il semblerait qu'ils l'aient un peu oublié, lui.
François Hollande aussi, l'a oublié, lors de son interview. Mais dans son cas, ça devait être volontaire : deux drames d'un coup, il ne l'aurait pas supporté.
Non mais je vous jure : on n'a pas idée de sortir des phrases pareilles ! "Un drame pour une famille touchée en plein cœur."
Je suis sûr qu'il n'en a pas trouvé une aussi belle quand le PS est mort...