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Barbudo Conexión (c)

19 septembre 2007

Le parapluie : pour ou contre ?

Bon.
Je vous propose aujourd'hui de répondre à cette question que tout le monde se pose :

Pour ou contre le parapluie ?

Après avoir effectué un rapide bilan de la situation du parapluie, j'ai tout d'abord relevé 2 "CONTRE" de taille.

>>> Vous êtes dans la rue. Il se met à pleuvoir. Vous sortez votre parapluie. Vous n'êtes pas le seul. Les trottoirs se meuvent alors en une jungle terrifiante où vous allez devoir lutter pour ne pas finir éborgné. Parce que les petites vieilles, elles en ont rien à foutre, de vous planter une baleine dans l'oeil (aucun, mais alors aucun jeu de mot ne me vient à l'esprit, là). Elles vont tout droit et c'est à vous de faire des petits sauts de cabri (olé) pour éviter la fatale rencontre entre les petit bout de métal pointu et votre précieuse cornée. D'autant plus que certaines personnes ont tendance à confondre parapluie et parasol en se trimbalant avec des trucs larges comme des trucs larges. Ce qui augmente encore les risques d'accidents rétine/truc en métal.

>>> Ensuite, le parapluie, je dis : pour quoi faire ? Car ne pas l'utiliser peut s'avérer être une terrible technique de drague (IAM wipwizent). En effet :
Petit "a" : toute personne lambda trempée par un liquide à base de pluie et non-munie d'un parapluie grimace inconsciemment.
Petit "b" : fort de l'observation faite en petit "a", on peut dès lors lutter contre ce réflexe et arborer un visage serein et détendu.
Petit "c" : arborer ce visage serein et détendu confère immédiatement un énorme avantage concurrentiel par rapport à vos challengers dans la quête de la personne idéale pour perpétuer l'espèce humaine : vous sortez en effet du lot et êtes immédiatement repéré par l'être convoité.

Mais rassurez-vous : tout n'est pas noir, dans ce tour d'horizon du parapluie ! Je dénombre en effet pas moins de 2,5 "POUR" ! (sans compter le Youm Kip du même nom).

>>> Déjà, ça protège de la pluie. Et c'est quand-même une bonne raison en soi (en satin aussi, d'ailleurs). Alors c'est sûr qu'on est quand-même à moitié trempé après une averse, vu que la pluie tombe souvent en biais. Et puis de toute façon, à cause de la capillarité, l'eau remonte toujours en bas des jambes (même si votre jean est chauve). Mais sur le principe, je valide.

>>> Ensuite, dans mon infinie mansuétude (secondaires), je lui rajoute un bonus de 0,5 point pour avoir inspiré "Le Parapluie" à Brassens.

>>> Et puis moi, le parapluie, je lui donne un point de plus rien que pour emmerder les superstitieux. Que soit-disant, quand on l'ouvre en intérieur, ça porte la poisse. Qu'on me laisse rire : HA ! Parce que les usines de parapluies, elles sont pas à toit ouvert ! Or, les gars qui travaillent dans ces usines, ils sont pas victimes de trucs contestables à longueur de journée. Ca se saurait.

Je fais même exprès de l'ouvrir chez moi, le parapluie, de temps en temps, juste pour entendre les superstitieux, catastrophés, me supplier de le refermer !
Franchement, je me demande d'où elle vient, cette idée fumeuse. Et pourquoi se couper les ongles ou se curer les dents ça serait pas synonyme de malchance aussi, tant qu'on y est, hein ? Soyons sérieux 30 secondes...

D'ailleurs, je vais leur prouver, à tous, que c'est des conneries ! Je l'ouvre, mon parapluie et il ne se passe rien ! Ha là là... Qu'ils sont crédules, tous, avec leurs superstitions tout pourrites !
Malchance mon c*#§ ! Eh m^¨ù 0@--(> ?...

###un bloggeur vient de trouver la mort suite à l'explosion suspecte de son ordinateur. Il semblerait par ailleurs que son cadavre ait été mâchouillé par un dinosaure de 4,5 tonnes avant d'être l'objet d'une combustion instantanée, phénomène extrêmement rare et toujours inexpliqué. La police essaye actuellement de comprendre la présence d'un parapluie ouvert retrouvé à côté du tas de cendres###

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17 septembre 2007

Réservation, surréservation et strapontin...

En réservant mon billet de TGV la semaine dernière, j'avais le choix entre 18h45 et 20h15.
18h45, je dis pourquoi pas, mais à 27€ (contre 10€ en Corail il y a trois mois), j'ai finalement opté pour le 20h15. Allez comprendre.

Quelle n'est pas ma surprise, au moment de régler, de découvrir un message que je vous livre (de chevet) à brûle-parpaing :
"La place que vous avez choisie [j'en ai pas choisi une en particulier] étant en surréservation, vous risquez de devoir voyager debout. Veuillez vous adresser à un contrôleur sur le quai avant l'embarquement".

Bon.
Je suis bien obligé de prendre mon billet, si je ne veux pas payer 27€. J'en ai quand-même pour 21€, sans avoir la garantie d'avoir une place. C'est très fort.

Arrivé sur le quai dimanche, je m'adresse donc au contrôleur. S'ensuit un échange d'une densité telle que je m'en vas vous la livrer également ici-même et sans plus attendre :
"- Bonjour, j'ai réservé une place, mais apparemment, il n'y en a plus ?
- Euh, oui.
- Donc je fais quoi ?
- Euh, vous montez, vous attendez 10 minutes après le départ du train et vous regardez s'il y en a quand-même.
- Et s'il y en a pas ?
- Euh, vous restez debout, ou vous prenez un strapontin.
- Et c'est aussi cher ?
- Euh, oui. Au revoir"

Et, effectivement, j'ai dû opter pour le strapontin (je n'étais d'ailleurs pas le seul). Tout pourri.

Car si la SNCF se fait un devoir de vous faire payer deux fois plus cher un billet de train réservé plusieurs jours à l'avance pour ne PAS avoir de place, elle met également un point d'honneur à ce que vous soyez mal assis. Et c'est bien la moindre des choses, puisque vous avez payé deux fois plus cher un billet de train que vous avez réservé plusieurs jours à l'avance pour finalement ne PAS avoir de place.

C'est donc une véritable débauche de trucs qui sont mis en place dans le seul but de rendre votre voyage le plus inconfortable possible.

Le strapontin est un siège d'appoint qui peut se lever et s'abaisser. On notera aussi, de façon moins académique, que "strapontin" se prononce presque comme "ragondin".

Dans un TGV, le strapontin est large de quoi... allez... 30 centimètres ? Une personne non-naine, non-anorexique ou non-unijambiste ne peut dès lors techniquement pas faire tenir l'ensemble de son fondement sur une telle superficie. C'est donc une nouvelle prouesse de la part de la SNCF, qui parvient à faire payer le double du prix pour moitié moins de surface de siège et ce, dans le seul but de nous faire préférer le train. Il fallait y penser. On les en remercie.

De la même manière, plutôt que d'installer les strapontins en quinconce (ça fait longtemps que je voulais le placer celui-là), il les ont placés face à face. C'est bien, ça favorise les rapprochements humains. Car les couloirs sont larges de 1m50. Vous aurez alors la chance, pendant toute la durée du trajet, de pouvoir labourer les jambes (ou le ventre, si vous faites plus d'1m80) de la personne assise en face de vous. Heureux fripons que vous êtes ! Vous allez pouvoir vous frotter à un magnifique vis-à-vis en forme de mannequin suédois. A moins que vous ne tombiez sur un picard à la hure mal dégrossie. Car à la SNCF, on n'a pas de préjugés.

Et puis, petit à petit, une sensation nouvelle et diffuse s'emparera de vous. Le mal au cul.
Parce que le strapontin n'est pas confortable pour un sou. Ni, d'ailleurs, pour une fortune, dont le montant équivaudrait, par exemple, au double du prix d'un voyage en Corail.

Cet état dit de "mal au cul" est vite complété par celui dit du "mal au dos sa race", puisque le dossier du strapontin s'arrête pile (alcaline) au milieu du dos. Comme quoi les TGV sont bien faits, contrairement à la nature. Il en résulte l'obligation pour le voyageur de faire travailler ses abdominaux puisqu'il ne peut pas s'adosser correctement à la paroi du train plus de 5 minutes. C'est très bien, ça entretien la forme. Il est par ailleurs impossible de dormir, puisqu'il faut plier le cou à 90° pour toucher la paroi avec la tête, sous peine de se déplacer 3 vertèbres. C'est très bien aussi : dormir, c'est pour les cons.

Mais, rapidement (environ 300Km/h), vous oublierez vos maux (insérez ici le jeu de mots de votre choix) pour vous contenter d'essayer de survivre. Car le TGV Est-Européen n'échappe pas à la règle. 10 minutes avant l'arrivée, la moitié du wagon se regroupe devant la porte de sortie, bagage à la main et bave aux lèvres, attendant fébrilement l'ouverture de ladite porte.

Ca ne sert à rien, le train n'arrive pas plus vite et ça fait chier tout le monde.
Avec une mention spéciale pour ceux qui ont eu l'honneur de voyager sur le strapontin. Car ils sont placés entre les voyageurs qui attendent et la sortie.Et le voyageur qui attend, c'est très con. Ca s'en fout d'être à 50 dans un sas, de piétiner les vieilles et de te niquer un pied avec sa valise à roulette, tant que c'est le premier à sortir du train. Du coup, ça fait travailler les réflexes. Parce que dès l'ouverture, faut pas traîner, sinon vous mourez piétinés. Or, comme vous avez les jambes toute pourries (ou ankylosées), c'est assez sportif.

Ca tombe bien, c'est pour ça qu'on paye deux fois plus cher un billet de train qu'on a été obligé de réserver longtemps à l'avance pour finalement ne PAS avoir de place réservée.
Le strapontin fait en effet mal au cul à plus d'un titre (de transport).

12 septembre 2007

Da Vinci Code, RATP et 30 Millions d'Amis...

Lettre-en-forme-de-blog ouverte à Pierre Mongin, P-DG de la RATP...

Monsieur Janaillac,

Je ne vous aime pas.
Il y a quelque jours, je gambadais gaiement tel une gambas gaie dans les couloirs de votre métro. Un métro ma foi fort poli bien qu'un peu hautain (et aux fines herbes). Foufou que j'étais. C'était sans compter sur cette fine équipe de cerveaux sur laquelle repose l'efficacité légendaire de votre entreprise.

Car Nec Mole Premitur, comme fit graver le poète au fronton d'une maison rémoise. "Ne presse pas la masse". C'est bien connu : les poètes sont des alcooliques (néphrétiques). En voici une preuve supplémentaire, pour ceux qui douteraient encore du fait que les protégés d'Apollon (13) se pochetronent tous la gueule au gros rouge qui pique. Car enfin : il faut bien admettre que cette citation latine ne veut pas dire grand-chose.
Du moins le pensais-je, jusqu'à ce jour maudit.

Inconscient du danger qui, inéxorablement, se rapprochait de moi et surtout très en retard pour retrouver des potes de l'autre côté de Paris, je me dis, derrière les échauguettes de mon château-fort intérieur : "j'vais couper avec le RER C pour gagner du temps".
Erreur.

J'aurais dû me rendre compte que j'étais PRESSé (comme de par hasard) et que ma corpulence pouvait largement être qualifiée de MASSE (qui joue mal de la guitare, oui, Loris). Dès lors (Jacques), j'aurais dû me remémorer cette mise en garde, Isengarde. On était en plein Da Vinci Code, là ! Des trucs en latin secrets, gravé sur des trucs en pierre non moins secrète (ah bon ?). Mais non.

Je fonçais avec fougue vers ma perte et vers le quai du RER C susmentionné. Je monte dans ledit RER et quelle n'est pas ma surprise d'apprendre, après 3 stations, que tout le monde va devoir descendre, pour prendre un bus, faire l'équivalent de 4 autres stations, répondre à 12 questions posées par le père Fouras, trouver la sortie du Labyrinthe Magique, résoudre une énigme mystérieuse grâce à des indices non moins secrets, pour ensuite reprendre la RER et continuer notre voyage. Tout ça à cause d'une opération de réfection.

Admettez que ça fait beaucoup.
D'autant qu'il me semble avoir déjà mentionné que j'étais en retard. Or, parcourir 3km de couloirs, 2 autres kilomètres pour atteindre l'arrêt de bus, rester bloquer dans la circulation (raison pour laquelle les gens préfèrent d'ailleurs prendre le métro) et se retaper des couloirs, ça n'était pas exactement prévu dans l'opération "gain de temps" que j'étais si fier d'avoir mis en place.

Bien évidemment, votre opération n'était annoncée nulle part. Ni affiche, ni annonce. Juste une espèce de feuille scotchée de travers et de façon aléatoire sur quelques-unes des portes des RER. Franchement, fallait être au courant.
Je suis donc arrivé encore plus en retard que prévu.

Mais ça n'est pas la raison pour laquelle je vous écris cette lettre-ouverte-en-forme-de-blog.

Monsieur Mongin,

Je ne vous aime pas.
Et comment voulez-vous qu'on vous respecte, lorsque vous appelez une opération de réfection des voies "Opération Castor" ?

Non mais ça va pas ? Qu'est-ce qui vous a pris de valider ça ?  Je serai curieux de savoir quel esprit torturé, quel déséquilibré mental, quel abruti congénital à pondu ce nom. "Opération Castor"... C'est "Opération Taupe" qu'il fallait choisir !

Car les taupes, ces mammifères insectivores groupant cinq espèces répandues en Europe et en Asie, au museau allongé, aux yeux très petits, aux pattes antérieures pentadactyles armées de griffes fouisseuses, à la fourrure douce et épaisse creusent dans le sol un réseau compliqué de galeries et se nourrissent essentiellement de lombrics (fin du copier-coller). Autant de points communs avec votre métro (les lombrics exceptés).

"Opération Castor"... Vous n'êtes quand-même pas en train de construire un barrage de retenue avec des branches de noisetier, là ?
Non ? Bon, alors...

31 mai 2007

Rencontres...

Matin du deuxième jour de trek, on n’est pas partis depuis une trentaine de minutes et j’ai déjà envie de crever (c’était pas loin d’être le cas). On fait une pause, pour boire un coup. Délaissant ces considérations bassement terre-à-terre, j’essaye de répondre à deux questions qui me taraudent alors :
-    Comment on fait, déjà, pour respirer, en temps normal ?
-    Comment j’ai pu avoir cette idée de con, de payer pour faire du sport et cracher mes poumons au milieu des lamas pendant mes vacances ?

C’est le moment que choisit le destin, ce gros encu… cet éternel farceur, pour m’enfoncer encore un peu plus, avec l’arrivée d’un troupeau de mouton, qui fait irruption à l’horizon, interrompant net mes digressions.
Les dits (de Nantes, ou Chatterley, comme vous préférez) animaux partaient gaiement à l’assaut des cimes (et par là, je ne veux pas parler d’un humoriste qui a l’air d’être vieux depuis qu’il est né) afin de se sustenter de quelque altier bouquet herbacé (que c’est laid, mon Dieu, que c’est laid).

Bref, nous errons, errons. A petits pas, tapons de nos grosses chaussures de marche sur la poussière rouge d’un anonyme sentier andin, quand arrive ce troupeau, gardé par une bergère, et ron et ron, petit patapon (merci de laisser vos insultes en commentaire).
Elle marchait plus vite que nous (moi).  J’ai bien vu qu’elle le faisait exprès, rien que pour me foutre la honte devant mon frère et les autres membres du groupe. Une Indienne ! que dis-je : une indienne-sans-majuscule-faut-pas-abuser-quand-même… Non : une indigène ! Encore un peu et elle me regardait dans les yeux, cette autochtone ! Moi, un touriste…Blanc, de surcroît. Pas breton, mais le cœur y est. Le tiers monde n’est plus ce qu’il était, moi je vous le dit.

Christophe la rejoint et entame la conversation. Il revient choqué. Pour aider sa famille, cette petite fille gardait les moutons quand elle n’avait pas école. Elle avait 15 ans. Et là, on a bloqué à notre tour, parce qu’on lui en aurait plutôt donné la moitié. Il a murmuré : « ma fille a son âge, elle est deux fois plus grande ». Et notre guide, Jimy, a confirmé que la petite taille des Indiens était en partie due à la malnutrition.
Ces moutons, qui passaient devant nous seraient un jour tués et découpés. Les plus beaux morceaux seraient vendus sur le marché et la famille de cette petite bergère se contenterait des restes avec un peu de chance. La viande est un produit de luxe, dans cette région du monde aussi. Tout comme le lait.
Elle est retournée à ses moutons et nous à nos appareils photos.

Mais cette petite fille m’en a rappelé une autre. Plus jeune encore, près de l’aéroport international de Lima. Debout sur un gros rond-point pelé, elle faisait la manche auprès de rares automobilistes. Il devait être minuit passé. Elle m’avait bien calmé, elle aussi. Le taxi bus avait même pas 100 mètres (et donc évité 12 accidents potentiels), on n’avait pas atterri depuis une heure, lorsque j’ai croisé son regard au loin.

A se demander ce que fait la police. Tous ces pauvres en liberté, y’a rien de tel pour filer des remords et faire fuir le brave vacancier. On devrait les parquer dans des bidonvilles, les autochtones. Y’en a de très biens, en périphérie de Lima, par exemple. On les aperçoit en se rendant au célèbre Musée de l’Or. Même s’ils ne sont pas aussi bien indiqués ni mentionnés dans les guides que le musée.

Bref, y’a plus funky, comme première impression. C’est sûr qu’il y a des trucs plus tristes à voir dans le monde, mais putain, son regard, après deux ans, je ne l’ai pas oublié.

C’est comme ce chauffeur de taxi à Lima. On avait scindé notre groupe en deux pour traverser la ville. La première équipe était partie en Lada, et nous en Mercedes (escusez-moi du peu).
Parce qu’en fait, y’a trois options, quand on prend un taxi au Pérou : Lada, Mercedes ou Ford Mustang, toutes plus vieilles les unes que les autres (30 ans d’âge en moyenne). Un peu comme les coccinelles à Mexico.

On avait négocié le prix avant de monter dans la voiture, comme ça se fait, dans ce pays : tu annonces ta destination, le gars te dit combien il veut, tu négocies un peu et si le prix te convient tu montes.
Après, on s’est mis à croire en Dieu pour pouvoir prier.

C’est sportif, le taxi, au Pérou. Et c’est une façon beaucoup plus sympa que d’aller à l’hôpital pour savoir si on souffre de problèmes cardiaques. Pour un chauffeur, le code de la route, c’est un peu l’équivalent des didascalies pour un comédien. C’est juste une indication, mais ça ne l’empêche pas de jouer la tirade des nez avec l’accent Belge et à cloche pied s’il trouve ça plus impactant.

Malgré quelques stops pas forcément marqués, une paire de lignes blanches allègrement coupées, une panne sèche, nous sommes finalement arrivés au Musée National d’Anthropologie et d’Archéologie de Lima. A la fin de la visite, notre chauffeur nous attendait pour nous ramener. En attendant une partie du groupe qui traînait un peu, nous avons commencé à discuter avec lui.

Et là encore, on a pris une claque. Il n’avait pas toujours été chauffeur de taxi. Il était même chef d’entreprise, avant. Avant un grave accident qui lui avait broyé une jambe.
Différents spécialistes péruviens recommandaient l’amputation. Il a refusé. Il a vendu son entreprise, est parti aux Etats-Unis, a subit 6 opérations mais a gardé sa jambe.
Quand il est revenu, il n’avait plus rien. Il est donc devenu chauffeur de taxi. Et il l’est toujours.

Je me souviens qu’après nous avoir expliqué ça, il avait remonté la jambe de son pantalon pour nous montrer les cicatrices. Dur à voir. Elles étaient nombreuses et profondes. La douleur était toujours présente.
Mais comment oublier la fierté de son regard ? Contre l’avis de tous les spécialistes, il avait réussi à éviter l’amputation. Et c’est tout ce qui comptait. Plus que son entreprise, ses employés, la souffrance et les cicatrices.

C’est marrant, hein, comme une rencontre ou un regard peuvent nous changer…



En-guise-de-post-scriptum-récurent,-à-base-cette-fois-ci-de-Benoît-XVI-on-t’emmerde-et-que-oui-bon-c’est-sûr-qu’à-première-vue-
y’a-pas-de-rapport-mais-en-fait-il-se-pourrait-bien-que-si :

Pendant ce temps (le 14/05/07), au Brésil, sa Sainteté Benoît XVI, en visite officielle, déclarait, tranquille pépère : 

"L'annonce de Jésus et de son Evangile n'a comporté à aucun moment une aliénation des cultures précolombiennes et n'a pas imposé une culture étrangère […] le Christ était le sauveur auquel ils [les Amérindiens] aspiraient silencieusement […] l'utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l'Eglise universelle, ne serait pas un progrès mais une régression".

Ce à quoi, avec tout le respect que je lui dois, je répondrai :
1/  Vieille merde ;
2/ Si tu veux, je te file mon exemplaire de la « Très brève relation de la destruction des Indes » de Bartholomée de las Casas, pour enrichir la collec’ de la bibliothèque du Vatican, juste pour qu’on reparle de « l’aspiration silencieuse des Amérindiens », de la non-aliénation et du reste ;
3/ Sale con.

15 janvier 2007

Le poids des mots, le choc des photos...

Bon.
Alors bon.
En coup de vent, histoire de dire que ce blog n'est pas entré en hibernation depuis quatre mois (...).

royalLa photo fait mal.
Les déclarations aussi. Du lourd de chez lourd.
Elle avait commencé très fort en s'extasiant sur la rapidité de fonctionnement du système judiciaire chinois, oubliant que c'est justement ce que les défenseurs des droits de l'homme ont tendance à reprocher aux régimes totalitaires : le côté expéditif des procès...
Pendant toute la durée de son voyage, elle avait également soigneusement évité d'employer l'expression "droits de l'homme" assez peu apprécié (et usité) par les autorités chinoises. Elle disait "droit humains", c'est moins marqué, plus politiquement correct.

Et puis elle s'est mise à réciter un proverbe par jour. Comme Bruno Masure. Y'a pas meilleure référence pour une candidate à la présidence de la République. Ca crédibilise à mort.
Arrive le 7 janvier et, toute de blanc vêtue (alors que c'est la couleur du deuil en Chine, mais elle n'en était plus à une près), perchée en haut de la  muraille de Chine, elle sort le désormais célèbre :

« Comme le disent les Chinois, qui n’est pas venu sur la grande muraille n’est pas un brave.
Qui va sur la grande muraille conquiert la bravitude. »

Bon.
Je veux bien que l'erreur soit humaine. Qu'à force d'entendre parler une langue étrangère, elle ait fini par sa planter. Mais là où ça a atteint des sommets, c'est quand, au PS, ils ont essayé de justifier sa connerie.

Dès le lendemain, on entendait par exemple l'un de ses directeurs de campagne expliquer qu'avec ce néologisme (qui n'en est pas un ; c'était juste une connerie, pas un calcul), elle avait voulu décrire la plénitude de la bravoure. On y croit à mort.
Elle, sereine, affirmait que ça démontre la vivacité de sa pensée.
Quant à Jack Lang, il déclarait, tranquille, que "l'inventivité sémantique fait partie de la capacité d'un candidat à parler une autre langue que la langue de bois" avant, semble-t-il, d'affirmer que le terme provenait du vocabulaire des jeux vidéos... Trop forts, à gauche !

Remarquez, à droite, ils se sont illustrés aussi. Dans un autre style, mais bon.
Au lieu de la laisser s'enliser, ils se sont empressés de se foutre d'elle. Et même si je reconnais que ça aurait été dûr de résister à la tentation, c'était gratuit et stupide.

Il y a cependant une exception dans les rangs de l'UMP : Edouard Balladur.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, il a pris sa défense, déclarant qu'il était surpris par les réactions que cette bourde avait déclanchées avant d'ajouter que, quand Léopold Sédar Sanghar avait lâché le terme "Négritude", ça avait plutôt bien marché.
Alors bon.
Prendre la défense d'une adversaire politique, c'était tout à son honneur. Mais faut pas s'enflammer non-plus, pépère ! Dans Négritude, qui est un terme réfléchi et fort, il y a quand-même autrement plus de choses que dans "bravitude", qui n'est qu'une connerie involontaire.

Non mais c'est vrai : vous allez voir qu'au bout du compte, elle va réussir à devenir la première Prix Nobel de Littérature de l'Histoire à faire perdre une seconde fois le parti socialiste au profit de Le Pen au 1er tour...

P.s. en forme de petite-requète-de-rien-du-tout-mais-quand-même :
Tant que j'y suis, j'en profite pour vous demander un service : ne l'appelez plus par son prénom.
Qu'est ce que c'est que ce délire d'appeler un candidat à l'élection présidentielle par son prénom ? Est-ce qu'on dit "Nicolas" pour parler de Sarkozy ? Est-ce qu'on dit "Jacques" pour parler de Chirac ? Non !
Alors arrêtons de le faire pour elle : cette espèce de familiarité déplacée ne peut que lui rendre service.
Qu'on l'appelle "Royal", "Ségolène Royal", l'"autre", ou encore "la mouette rieuse" (qui est de loin mon préféré), comme certains membres de sa famille le font déjà (et je vous promets que c'est véridique) ! Mais pas par son prénom...

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11 septembre 2006

Journalistes, mangouste et révolution...


C'est marrant.
En primaire, je voulais être archéologue. Ensuite, j'ai voulu faire "comme mon père" (sans bien sûr trop savoir ce qu'il faisait) et puis, finalement, au lycée, je m'étais décidé pour le journalisme.

Mais bon.
Déjà, c'était baisé, puisque ma conseillère d'orientation a toujours voulu me faire faire de la logistique (j'ai jamais compris pourquoi d'ailleurs). A chaque entretien que je passais avec elle et même si je lui disais que la logistique, rien que le nom me faisait chier, elle n'en démordait pas et me vendait ce boulot que je savais ne pas être fait pour moi. Elle récitait alors une litanie d'arguments tout droit issus de Conseillère d'Orientation Magazine, le numéro spécial "Logistique, des métiers d'avenir".
Quand je lui parlais du journalisme, elle rigolait, en m'expliquant que non, désolée, ce sera pas possible vu que tu n'as eu que 12 de moyenne en français ce trimestre. En même temps quelle idée de caser des jeux de mots minables dans ta rédaction sur le 12ème chapitre des confessions de Rousseau, quand il raconte qu'il a mangé une pomme ? Et puis de toute façon, tout le monde [savait] bien que journaliste c'est un métier de con.
Bon.
A la limite, je m'en foutais. J'ai jamais pu sacquer les conseillères d'orientation. C'est un peu comme les haricots verts. Ca fout le cafard et c'est inutile (un de ces quatre, rappelez moi de vous parler de ma haine farouche envers les haricots verts).
Donc j'écoutais pas.
Mais un jour j'ai pris conscience du fait que si je me destinais bel et bien à devenir journaliste, j'allais devoir écrire REGULIEREMENT, en laissant tomber mon style contestable pour un phrasé académique et que je serai obligé de faire des phrases de moins de 60 mots.
Or vous aurez pu constater par vous-même en fréquentant ce blog que quand j'écris, c'est pas exactement ça.

J'ai donc laissé tomber mon super plan de carrière pour me laisser porter par mes études.
Et si j'ai, pendant un temps, regretté de n'être pas devenu journaliste, je me console en me disant que finalement, ça m'aurait fait chier d'exercer un boulot où les cons sont légion (attention : ça vanne sec).
Vous l'aurez deviné, ils m'ont encore bien énervé en couvrant un (à peu près) récent fait d'actualité.

Et j'ai donc le plaisir de vous présenter le sujet du jour : le traitement médiatique de l'hospitalisation de Castro.
Il y a quelques semaines, à la veille de ses 80 ans, le dictateur annonçait au monde qu'il venait de subir une intervention chirurgicale assez lourde suite à une crise intestinale aigüe et qu'il transférait donc le pouvoir à son frère cadet, Raùl, en attendant d'être remis sur pieds. C'était une grande première.
Et, sitôt l'annonce faite, les journaux de tous les pays s'unirent pour annoncer la mort imminente du Lider Maximo.
Déjà là, j'avais du mal à y croire.
Parce que bon. Alors bon.
C'est sûr qu'il n'est plus très jeune et que l'opération n'était pas bénigne. Mais de là à nous foutre sa bio en boucle et à remplir des pages entières pour répondre à l'hypothétique question de sa succession, comme s'il était déjà enterré, y'avait de la marge.
Car il faut quand-même garder à l'esprit que le système de santé Cubain est de loin supérieur à celui de son voisin nord-américain.
Et puis le gaillard est solide !
Quand, il y a quelques années, il s'était fracturé la rotule et le coude gauches, il avait continué à exercer ses fonctions pendant sa convalescence.

Ce qui m'a d'autant plus attristé, c'est d'entendre qu'avec l'arrivée de son frère au pouvoir, la dictature vivait ses derniers jours (elle aussi décidemment...). Si c'est pas triste d'entendre des choses pareilles à notre époque, ma bonne dame !
Je suis loin d'être calé sur la question, mais Raùl Castro n'a rien d'un ange.
Dans un sens, Fidel, lui, fait des efforts.
Que ce soit avec des colombes, des portraits du Che ou des discours fleuves de 5h, on doit bien avouer qu'il y met du sien ! Un véritable dictateur comme on n'en fait plus guère aujourd'hui.
De ceux qui se donnent la peine de cacher (ou tout du moins de justifier) leurs exactions en usant de leur arme principale avec un plaisir non-feint : le charisme.

Raùl, lui, c'est l'exact opposé.
Marionnette de Fidel, homme de l'ombre, terne et discret (contrairement à son frêre aîné), formé par les soviétiques à la grande époque, il a trempé dans un paquet d'affaires troubles (pour ne pas dire toutes) ces 50 dernières années à Cuba et ailleurs.
Il n'a ni le goût ni l'habitude du pouvoir, préférant largement opérer (ou plutôt supprimer) froidement à la manipulation de masse, qui nécessite des talents de tribun qu'il n'a pas.
En fait, il est d'autant plus dangereux qu'il agit dans l'ombre.

D'ailleurs, en apprenant qu'il devenait président intérimaire, l'opposition ne s'y est pas trompée. Alors que les anti-castristes de Floride débouchaient le champagne, les cubains, eux, se terraient encore un peu plus, pressentant avec raison que le vent n'allait pas tourner, mais qu'il allait forcir.
Parce que le petit frère a sorti l'artillerie lourde en matière de répression, partant du principe que 1/. Quand le chat n'est pas là suite à une crise intestinale aigüe les cubains dansent au rythme de Buena Vista Social Club et que 2/. Si les cubains commencent à prendre goût à la liberté, Fidel verra son emprise sur eux voler en éclats.
D'autant que la date de ses 80 ans correspond à peu de choses près à celle du sommet du Mouvement des Non-Alignés qui se tient cette année à La Havane...
Pour vous dire à quel point il fait bon vivre en ce moment sur l'île : les parents sont obligés d'interdire à leurs enfants de sortir de chez eux car la police cubaine arrête la plupart des jeunes qui ont le malheur de marcher dans la rue. Au cas où, hein...

Bref : ils m'ont bien soulé ces journalistes.
Enterrer Castro alors qu'il est loin d'être mort et annoncer la fin de la dictature alors que c'est justement l'inverse qui se produit, faut le faire !

Quant à Bush... Sans vouloir verser dans l'anti-américanisme primaire, il m'a carrément gonflé.
L'ennemi juré donne des signes de faiblesse ? Hop hop hop ! Je ressors ma litanie sur la Liberté, je promets de lever l'embargo si on fait des efforts et j'incite les cubains à se révolter...
Sauf que :

1/. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement castriste devrait faire des efforts pour mériter la levée au moins partielle de l'embargo, dans la mesure où il est absolument injustifié aujourd'hui (si tant est qu'un embargo puisse trouver un jour une légitimité). Il y a bien longtemps que Cuba ne représente plus aucun danger pour son voisin. A part lui envoyer des morceaux de canne à sucre taillés en pointe, la crise des missiles est bien lointaine, aujourd'hui... Et puis, comme tout bon blocus qui se respecte, c'est avant tout et surtout la population qui en pâtit. L'élite, elle, n'a pas de problème pour manger, se déplacer en voiture, etc.
Surtout que ça me semble être une erreur d'un point de vue stratégique, puisque ce blocus permet justement à Castro de diaboliser les Etats-Unis.
Il y a longtemps qu'il aurait dû être levé.

2/. Il me paraît pour le moins stupide d'inciter les cubains à rejoindre l'opposition dans la mesure où, comme je le disais plus haut, la répression s'est fortement aggravée depuis l'annonce de l'opération de Castro. D'autant qu'à mon avis il ne faudra pas s'attendre à un mouvement de masse ; une révolution contre la révolution (et non-pas "dans", big-up à Régis Debray).
Depuis maintenant presque 50 ans, Castro s'est appliqué à faire de la révolution de 59 son fond de commerce. Il n'oublie cependant pas d'y inclure l'ensemble des cubains. Et même ceux qui sont nés 20 ans après doivent avoir le sentiment d'avoir combattu aux côtés du Che et de Camillo Cienfuegos ; d'être les descendants directs de José Marti.
Avec ces récits à la dimension biblique des combats livrés alors contre l'envahisseur yankee, ce blocus imbécile qui met quotidiennement à l'épreuve le courage d'un pays entier, avec tout ça et le reste, un puissant sentiment de fierté et de dignité s'est développé à Cuba.
Et c'est grâce à ça (enfin à mon sens, hein) qu'ils supportent aujourd'hui la dictature de Castro.
Evidemment, ils rêvent de liberté. Mais ça n'est pas une hospitalisation qui les fera se révolter en masse contre le pouvoir en place. Il faudra quelque chose de plus radical et de plus fort, comme la mort de Fidel (la vraie de vraie cette fois) pour faire changer les choses. Sinon ça serait reconnaître qu'ils se sont battus pour rien pendant un demi-siècle.

Et le plus triste de tout, c'est que le jour où il va canner (je ne fais même pas de blague avec "canne à sucre", c'est vous dire combien je vous estime) ça va vraiment me faire chier parce que ce sera le début d'un méchant bordel.
Je sais bien que la dictature est, en règle générale, plus facile à vivre quand on habite à 10.000km de là.
Mais j'ai bien peur que les cubains soient de toute façon perdants, quelle que soit la solution qui répondra à la question de sa succession : durcissement de la dictature en place, renversement et purge par les anti-castristes, ingérence américaine...

Que du bonheur quoi !
Il ne manquerait plus que ma conseillère d'orientation décide d'y passer ses vacances...

6 juillet 2006

Boulettes de bœuf, racisme latent et Coupe du Monde…

Bon.
Alors bon.

Ce jour là, à la cantine, j’avais choisi les boulettes de bœuf. Avec du riz.
Enfin quand je dis du riz, hein, j’me comprends. Parce que le riz dans une cantine, ça n’en n’a jamais vraiment été. Ca ressemble plus à des ongles.

Et donc bon. Je luttais contre la tentation de commencer par manger les 5 boulettes avant d’attaquer la garniture ; la perspective d’avaler une pleine assiette d’ongles sans rien pour varier un peu les plaisir ne me tentant que très moyennement.

J’avais donc scientifiquement découpé chaque boulette en deux puis en quatre et j’en mangeais un morceau avec chaque fourchette de riz.
J’en étais au 1er quart de ma 2ème boulette quad Machin a commencé à parler.

Bon.
En vrai, il ne s’appelle pas Machin, hein, mais je ne connais pas son prénom (ni son nom) et à vrai dire, je ne m’en porte pas plus mal. C’est juste un petit chef parmi tant d’autres.
J’allais donc avaler ma 5ème bouchée quand il s’est mis à parler : « Ah ! Il paraît qu’au tour de France ils en ont trouvé un qui n’était pas dopé ! En fait, c’est juste parce qu’il l’était un peu moins que les autres ! »

C’était pourtant pas très drôle, mais les autres ont rigolé. Du coup, sentant qu’il les avait ferrés, il a continué : « C’est comme les Bleus ! Ils jouent mal contre le Ghana, mais bien contre le Brésil… C’est juste qu’ils n’avaient pas reçu les colis d’EPO à temps ! La poste avait du retard… A moins qu’ils n’aient acheté les match, comme en 98 »… Là, j’ai eu un peu de mal à avaler le 4ème quart de ma 2ème boulette, parce qu’il était plutôt sérieux en disant ça.

Et puis, au moment où j’enfournais le 2ème quart de ma 3ème boulette et comme il était lancé, il a enchaîné : « D’ailleurs, en parlant des Bleus, je les ai regardés jouer, samedi, eh ben y’a pas un Noir qui connais les paroles de la Marseillaise. Même Ribery, qui est blanc, pourtant, il ne chantait pas. » Ce à quoi, mon voisin (qu’on appellera Truc) à répondu : « Ouais. Et déjà, je ne vois pas pourquoi ils ont arrêté d’apprendre la Marseillaise aux enfants à l’école ».  J’étais tellement sidéré que j’en ai oublié de mettre du riz avec le 3ème quart de la 3ème boulette !

Machin, lui, n’écoutait pas Truc, trop occupé à s’écouter parler. Et pile quand j’avalais le 1er quart de la 4ème boulette, comme si de rien était, il a sorti : « Ah ça, de toute façon, Ribery… Depuis qu’il s’est converti à l’Islam pour épouser une algérienne, hein… Il ne connaît pas les paroles de la Marseillaise, mais il pourrait réciter le Coran par cœur avant chaque match ! »
Ce à quoi mes voisins de tables se sont empressés de rire. D’un bon rire gras, spontané, franc et massif. Qui m’a fat froid dans le dos.

Parce que là, mes certitudes ont volé en éclats, un peu comme quelque chose qui se brise en plusieurs morceaux. J’me suis dit, en mon château-fort intérieur : « Si maintenant ils font des commentaires racistes même quand on gagne, Le Pen sera président en 2007 ! »… Parce que jusqu’à présent, les victoires avaient le don de rendre les gens subitement insensibles à la couleur des joueurs. Tant qu’ils gagnaient, ils étaient Français. Là, non.
Ca m’a vraiment fait chier, de constater ça.

A tel point que j’ai arrêté de compter mes quarts de boulettes. Je ne me suis même pas fatigué à essayer de leur faire comprendre que les gars, quand ils sont sur le terrain, ils doivent être un minimum concentrés et stressés et que chanter la Marseillaise doit être le cadet de leurs soucis.

Je ne me suis pas non-plus fatigué à leur dire qu’après tout, qu’est-ce qu’on en a à foutre de savoir qui chante ou qui ne chante pas ? Que le plus important c’est surtout de se dire que grâce à 11 gars (quels que soient leur couleur, leur religion ou le nom de leur chien), y’en a au moins 25 millions d’autres qui oublient leurs différences de couleur, de religion ou de nom de chien pour faire la fête ensemble.

Et puis franchement, je ne sais pas vous, mais je préfère quand-même trèèèès largement voir les Français dans la rue après la victoire des Bleus contre le Brésil plutôt que parce que Le Pen a passé le premier tour des présidentielles…
Enfin si ce scénario catastrophe se reproduisait en 2007, faut voir le bon côté des choses, grâce à l'équipe de France, on aura eu de l'entrainement pour descendre dans la rue !

31 mai 2006

François Hollande, fils caché d'Edouard Michelin ?


La réaction des média après la mort d'Edouard Michelin m'a un peu surpris par son ampleur. Si l'information méritait d'être mentionnée, j'avoue avoir eu du mal à trouver une justification aux nombreux reportages diffusés sur le sujet ces derniers jours, depuis les micros-trottoirs à Clermont-Ferrand (à base de "Bonjour Madame, alors la mort d'Edouard Michelin, ça vous fait quoi, à vous qui ne le connaissiez pas du tout ?") jusqu'aux biographies (à base de "Sa vie, son œuvre") en passant par les interviews de personnalités politiques, etc.

D'ailleurs, si y'en a un qui a brillé dans l'exercice de l'hommage posthume, c'est le gars François Hollande.
Je l'ai entendu sur RTL, dimanche soir (dans l'émission "Le Grand Jury") et, comme je préfère rire que pleurer, j'ai rigolé. Mais vraiment beaucoup.
Pour débuter l'émission, il est revenu sur la mort d'Edouard Michelin en lui rendant un vibrant hommage, déclarant notamment que sa mort était "un drame pour une famille touchée en plein cœur". Alors lui...
Il a dû faire  un bac L et avoir la mention AB minimum pour trouver une telle phrase. Y'en a qui ont gagné le Goncourt pour moins que ça ! Non mais pour quelle raison il se sent obligé d'en faire autant ? Et pour quelle raison il aborde le sujet tout court ? C'était son père, ou quoi ?
Surtout qu'il s'est ensuite lancé dans un éloge dithyrambique du "Capitalisme familial", dont Edouard Michelin était l'emblème, lui qui avait su transformer la petite entreprise de Clermont-Ferrand en multinationale. Bla, bla, bla.

Tout bonnement hallucinant.
François Hollande. Le leader-faute-de-mieux du PS, l'homme qui est censé faire au moins un peu semblant d'y croire pour toucher sa paye à la fin du mois tenait, presque mot pour mot le discours de Laurence Parisot, la femme qui est censée faire un tout petit peu semblant de ne pas être aussi radicale et dangereuse que le baron Seillière...

Parce que bon.
Qu'il trouve triste la mort d'un homme à 43 ans, qu'il soutienne la famille sans vraiment y croire, je m'en fous. Ce que je trouve inacceptable, surtout venant de lui, c'est qu'il oublie juste de mentionner (comme la majeure partie des média qui se sont appliqués à en dresser un portrait de patron modèle) qu'Edouard Michelin est parvenu à ses fins en supprimant 7000 emplois alors même que son entreprise réalisait d'importants bénéfices.
Mais de ça, pas un mot...

Bon.
Passons maintenant à la rubrique "Considérations inutiles sur les expressions de la langue française", gracieusement offerte par le Ministère de Validation des Expressions Sujettes à Controverses.
Aujourd'hui, nous aborderons... "Trouver la mort", très usitée ces derniers jours.
Il n'est en effet pas correct d'employer cette expression dans le cas d'Edouard Michelin, puisque ce dernier ne cherchait pas la mort lorsqu'il est tombé de son bateau. Or, s'il ne la CHERCHAIT pas, il ne pouvait pas la TROUVER.
Cette expression devrait plutôt être employée que dans le cas des personnes ayant mis volontairement fin à leurs jours. [C'est mauvais, hein ?]
De la même manière, ils ne risquent pas de reTROUVER le corps du coéquipier d'Edouard Michelin s'ils ne se mettent pas à le CHERCHER un jour. Mais il semblerait qu'ils l'aient un peu oublié, lui.
François Hollande aussi, l'a oublié, lors de son interview. Mais dans son cas, ça devait être volontaire : deux drames d'un coup, il ne l'aurait pas supporté.

Non mais je vous jure : on n'a pas idée de sortir des phrases pareilles ! "Un drame pour une famille touchée en plein cœur."
Je suis sûr qu'il n'en a pas trouvé une aussi belle quand le PS est mort...

21 avril 2006

Beaucoup de questions et au moins autant de détails...

...En guise d'entracte (vu que ce texte n'est pas rattaché à "18 jours en 24 lignes") et même si, dans la logique chronologique des choses, ce texte aurait dû inaugurer mes chroniques péruviennes, puisque j'ai écrit ces 4 lignes et demies en découvrant Lima le jour de notre arrivée au Pérou...

Lima, le 1er août 2005.

Grosse journée.
Grosse fatigue.

Pas mal de questions terre à terre :
Faim ? Pas Faim ?
Envie de dormir ? Ou pas ?
Quelle heure il est ici ? Et là-bas ?

15 km de visite guidée depuis l'aéroport jusqu'à l'hôtel.

Pas mal de questions qui nous font rire dans le taxi-bus :
C'était pas un stop ?
Il avait la priorité ?
C'est pas limité à 20km/h ?
C'est possible de klaxonner autant en si peu de temps ?

Pas mal de questions qui me font réfléchir dans les quartiers "riches" :
Pourquoi y'a des barreaux à toutes les fenêtres ?
Pourquoi y'a du fil barbelé, du verre pilé et des pieux au dessus des murs d'enceintes ?
Pourquoi les clôtures sont électrifiées ?
Pourquoi y'a même des gardes devant certaines portes ?

Et puis l'hôtel.
Une question, qui prend le pas sur les autres, finalement :
Quand est-ce qu'on dort ?

Nuit agitée. Et courte.
Coucher à 23h30, lever à 03h00 heures locales.
Déjeuner rapide. Frugal.

Les mêmes 15 km dans le sens inverse pour prendre un vol interne, direction Cusco.
Les quartiers populaires, aux maisons délabrées, qui finissent par avoir le même charme que celles de La Havane.
Quand on n'y vit pas.
Enfin je crois.

Une question, dans la tête de chacun :
Alors c'est vrai... On l'a fait... On y est ?

Et puis des panneaux de circulations rigolos, des façades de toutes les couleurs, des taxis de toutes les tailles et dans tous les états, un amoureux transi qui a écrit "Lea te amo" sans grande recherche esthétique sur les murs d'un grand nombre de maisons des quartiers que nous traversons, l'océan Pacifique, que nous n'arrivons pas à voir à travers la nuit.

Et puis, enfin, tout le reste, que nous commençons à peine à deviner et que nous découvrirons tout au long de notre voyage.

9 avril 2006

Un billet énervé qui balance grave...

Bon.
Alors bon.
Attention : j'aborde aujourd'hui un sujet grave et je vous préviens tout de suite que je me fous complètement des conséquences.
Je suis trop un cramé, moi. Je balance et puis c'est tout !

Donc.
Je vais parler des bouteilles d'eau minérale avec un embout à la con.
Tadaaaaa !

Alors tout de suite, hop, j'agrémente mon discours d'un dessin en 3D, histoire de me faire bien comprendre :

blog_copie

Superbe schéma illustrant les deux positions
("a" et "b") des embouts à la con.
Attribué à Léonard de Vinci.

Comment elles m'ont gavé, ces bouteilles d'eau minérale avec un embout à la con !
Que je vous explique.

A mon sens, y'a deux grandes écoles qui s'affrontent concernant la technique à utiliser pour boire avec ce genre de bouteilles.

  1. Celle du "Karsher" qui consiste à appuyer trèèèèèès fort sur le corps de ladite bouteille afin d'en faire jaillir la flotte. Dans ce cas-là, les gens normalement constitués manquent de s'étouffer après s'être explosé la glotte à cause de la pression du jet.
  2. L'école dite de "L'Aspirateur", dont les membres aspirent l'eau en tétant le goulot (ou "embout à la con") sans laisser l'air rentrer dans la bouteille. Du coup, le vide se créé à l'intérieur, elle se contracte et ça fait un bordel de tous les diables.

Or, selon un récent sondage Iflop (...), 82% des personnes qui utilisent ces bouteilles d'eau minérale avec un embout à la con le font pendant un partiel.
Et je vous mets au défi de rester concentré sur votre copie lorsque vous êtes cerné par des étudiants qui toussent pour recracher leur flotte et éviter la noyade, pendant que les autres boivent comme des bienheureux en se foutant royalement du bruit qu'ils font.

Oh, combien d'étudiants, combien de camarades ont un jour failli se prendre une table sur la couenne pour avoir utilisé en ma présence une de ces bouteilles d'eau minérale avec un embout à la con (la prochaine fois, je mettrai "copier-coller" ; on gagnera du temps) !

De ces étudiants fébriles qui ont besoin de 10 minutes pour s'installer à leur table parce qu'ils doivent installer et classer du plus clair au plus foncé une collection de surligneurs qui ferait pâlir de jalousie un arc-en-ciel.
De ces étudiants fébriles qui, grâce à leur fiches bristol quadrillées , ont ingurgité leur cours et sont prêts à le réciter
par coeur sans en avoir vraiment pigé le contenu.
De ces étudiants fébriles qui prévoient toujours 3 barres de céréales, 1 pommes et deux litres de flotte pour un partiel d'une heure (et qui n'y touchent pas).
Bref, de ce genre d'étudiants modèles qui ont émaillé mon parcours universitaire en qui ne partageaient pas exactement le même point de vue que moi sur les études.

Je ne les critique pas. Loin de là. Disons que je peux les comprendre.
Mais le résultat est là : si je respecte leur façon de voir les choses, je ne leur pardonnerai jamais d'avoir utilisé ces maudites bouteilles copier-coller !
C'est comme le gars qui les a inventées.

Non mais alors lui... Personne ne lui avait rien demandé ! On se débrouillait très bien sans ses embouts à la con !
Eh ben lui, rien à foutre : non seulement il a cette idée contestable, mais en plus il nous l'impose sans nous demander notre avis...
Rien que pour ça, dans mon estime, je le place pas loin du mec qui a inventé les ouvertures "faciles" des CD.

Quant à ceux qui pondent les pubs inutiles et mauvaises destinées à venter les mérites de ce genre de produit...
Comment leur dire que j'ai envie de me pendre quand je vois leurs spots et que je pense aux quatre années d'études qu'il m'a fallut pour (ne pas) réussir à bosser dans le même milieu qu'eux !
Enfin je ne suis pas pour autant membre de ces anti-pub-pas-très-constructifs qui scandent haut et fort que "La pub c'est trop de la merde qui fait que les gens achètent n'importe quoi pour remplir les poches de ces salauds de capitalistes et que bon : heureusement qu'on est là pour taguer sur les affiches dans le métro pour protéger les consommateurs, même si on doit prendre une amende de la part de la RATP en martyrs que nous sommes. Mais c'est pas le tout, faut que j'y aille... Monop' va fermer et je suis en rade de café Max Haavelar".

Parce que bon.
Si la publicité est un vaste sujet, y'a un truc chez eux qui me gave royalement.
C'est le fait que les mecs ont une tendance marquée à nous considérer comme des moutons demeurés.
Parfois, quand je les écoute, j'ai l'impression :
- Qu'ils sont réellement persuadés que, parce qu'on voit une pub pour un chalumeau oxhydrique à la télé ou pour une bouteille copier-coller, on va foncer en acheter 3 cartons.
- Qu'ils sont réellement persuadés que, grâce à eux on ne le fait pas, parce qu'ils ont déjoué le plan machiavélique ourdi par les publicitaires (Philippe, tout ça...).

Alors que pas du tout.
Je crois que je consacrerai un billet à ce sujet très prochainement.
A moins que, d'ici-là, je ne décide de parler d'un sujet au moins aussi grave que celui d'aujourd'hui, comme l'amalgame trop souvent fait entre la pelle et la bêche au cinéma.

Ca laisse rêveur, hein !

1 mars 2006

Premières visites...

...En guise de seconde-et-toujours-pas-du-tout-dernière partie du développement, dans laquelle on trouve, dans l'ordre décroissant, trois vengeances, deux erreurs et un sentiment confus d'avoir déjà "compris" pas mal de choses en une après-midi ; partie qui arrive à la bourre mais y'a du mieux...

Bon.
Alors bon.
Vous allez pouvoir constater que, chose rarissime, deux parties d'un de mes textes vont se suivre sans que vous ne soyez amenés à vous demander "Mais il est où le rapport, là ? Il commence son billet en parlant de ragondins musqués des marais poitevins et il embraye sur la consommation de quiche (ou "Ouiche" pour les connaisseurs) lorraine dans le Nord-Pas-de-Calais entre mai 78 et juillet 82... Il est complètement taré, ce mec !".
Eh ben là, non.
Il y a un mois et demi, je vous avais laissé sur la description de l'occidental pété de thunes (comparé à la majorité des péruviens) qui est venu passer 18 jours de ses vacances en Amérique Latine mais qui se rassure en se disant que bon. Vu comme c'était balèze, par exemple, de faire en 4 jours et demie ce que d'autres moins complexés font en 4h30 en train (Cuzco / Machu-Picchu), les porteurs ne risquent pas de nous avoir pris pour des conquistadors du futur ayant troqué leurs armes contre des appareils photos et la variole contre la tourista (heureusement on a été tranquille de ce côté là !).
Aujourd'hui, donc, pour rester sur le côté conquistador, je vous propose de passer à "Bénir ce syncrétisme qui a permis aux Quechuas de préserver une partie de leur culture pré-hispanique".

02 août 2005.
C'était notre premier vrai jour au Pérou (la veille on l'avait surtout passée dans l'avion).
L'après-midi était consacrée à la visite de Cuzco. Le lendemain, nous visiterions les alentours de l'ancienne capitale Inca avant de partir, à pied, pour notre premier treck vers Huchuy Qosqo puis Pisac.
Je crois qu'on a commencé par l'Eglise de la Companía, bâtie, selon la bonne vieille technique espagnole dite du : "je-rase-tous-les-temples-que-les-mecs-qu'on-est-en-train-de-massacrer-avaient-bâtis-pour-honorer-d'autres-dieux-que-le-nôtre-et-
je-construit-une-belle-église-ou-carrément-une-cathédrale-par-au-dessus-c'est-quand-même-plus-classe-et-plus-religieusement-correct" ; technique malheureusement trèèèès en vogue à l'époque et dans la région.
C'est déjà triste en soi, mais c'est d'autant plus dramatique que l'Eglise de la Companía et son couvent sont construits à l'emplacement même du centre religieux de l'empire Inca. Le site qui regroupait les temples de la Lune, du Soleil, ainsi que la maison de l'Inca...
Le centre de leur monde.

J'en profite pour régler la question des 2 erreurs annoncées plus haut.
Tout d'abord et contrairement à ce que tout le monde aurait tendance à penser et/ou à enseigner en cours d'Histoire, les Incas n'ont jamais considéré Cuzco comme le nombril DU monde, mais comme celui de LEUR monde. Ca change pas mal de choses.
Et puis, ensuite, on ne dit pas les Incas, comme certains le font depuis le début de leur chronique, mais les Quechuas (le peuple et, par extension la civilisation) et l'Inca (leur boss).
Bon.
Ca, c'est fait, retournons donc, si vous le voulez bien, à l'Eglise de la Companía et à son couvent.
Plus nous avancions dans la visite du site, plus nous éprouvions un mélange de rage, de tristesse et d'impuissance face à l'apparente et cruelle bêtise des espagnols.
Là, je dis "apparente" parce que bon. Effectivement, dans un sens, leur comportement peut s'expliquer. Sans se justifier, hein. On leur a toujours bourré le crâne avec leur Dieu unique et ils se pointent chez des mecs qui ne partagent pas exactement les mêmes croyances...
Alors qu'est-ce qu'ils font ? Ben ils tapent.
Et puis ils violent.
Et puis ils volent.

Parce que si l'Indien ne croit pas en Dieu, il a plein, mais alors plein d'or (pour honorer le Soleil), d'argent (pour la Lune) et de pierres précieuses (pour les deux et le reste). Et ça, ça fait plaisir.
C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on traverse l'océan, qu'on se fait chier à parler la langue et qu'on fait une rapide prière après les avoir massacré, parce que, hein, on n'est pas des bêtes, quand même.
Et donc bon.
Cupidité et religion furent et resteront (à mon avis) les deux mamelles du bon envahisseur / conquérant qui se respecte.

Et quand les espagnols et les religieux s’installèrent à Cuzco, ils ont pillé puis rasé les sites sacrés Quechuas pour y bâtir les leurs bien à eux.
Et c’est vraiment triste.

Ne serait-ce qu’au plan architectural.
Car l’architecture Quechua (du moins ce qu’il en reste) était impressionnante. J’ai horreur des expressions toutes faites, mais je vais en utiliser une, là, parce que je ne trouve pas d’image plus parlante pour expliquer ça : Les murs étaient tellement bien construits qu’il est impossible de passer la lame d’un couteau entre deux des pierres qui le composent.
Or :
    - Elles sont assemblées sans mortier.
    - Les Quechuas ne connaissaient pas le métal.
    - Les murs étaient résistants aux séismes grâce à une inclinaison de 10°.
    - Certains blocs de pierre pesaient 15 tonnes, ce qui n’est pas si mal.

Rien que ça.

A tel point que lorsque les espagnols ont découvert les constructions Quechuas, ils se sont demandés, comment des animaux (c’était leur façon d’appeler les Indiens… Un genre de surnom qui fait plaisir) avaient pu faire ça.
Aujourd’hui, on cherche encore.

Ca ne les a pas empêché de tout détruire.

Comble de l’ironie, les actuels occupants des lieux ont récemment  eu une idée d’un cynisme fini :
Installer, un peu partout dans les « ruines » des temples (dans leur couvent actuel, donc) des objets religieux à la gloire de Jésus.
Histoire de se faire un peu de pub auprès des visiteurs qui étaient venus pour l’aspect précolombien du site.

On commençait à bouillonner intérieurement quand on a eu terminé la visite du site.
Et puis on est entré dans la cathédrale de Cuzco.

Fondamentalement et à première vue rien ne la différencie d’une autre. La déco change un peu de celle de Reims, mais le principe reste le même.
Sauf qu’après être passé devant un autel de 7 mètres de haut en argent massif, puis devant des crucifix, des candélabres et des statues en or (massif aussi tant qu’à faire), j’en suis arrivé à la conclusion que tous ces objets de culte avaient été fabriqués à partir des idoles quechuas qui furent volées et fondues.

Au cas où, j’ai demandé confirmation auprès de notre guide. C’était vrai.
Mon désespoir et mon énervement allaient croissant (ce qui me fait dire que le désespoir et l’énervement sont très caloriques), lorsqu’il nous a fait remarquer un paquet d’autres faits navrants comme il faut.
Par exemple.
En Espagne, à l’époque, St Jacques était représenté en Matamore. Il tuait (de l’espagnol « matar ») les Maures, qui avaient la désagréable habitude d’être d’obédience pas comme lui (Philippe, big-up, tout ça).
Pour la Cathédrale de Cuzco, les peintres espagnols ont adapté le concept aux couleurs locales et ce sont donc des Indiens qu’il transperce de sa lance. Rajoutez à ça que la cathédrale de Cuzco est elle aussi bâtie sur les ruines d’un temple (le plus grand de l’empire Inca) et vous comprendrez mon état d’esprit du moment.

J’avais envie de latter le premier espagnol venu avec 500 ans de retard pour lui apprendre un peu.

Bon.
En fait, c’est pas vraiment vrai.
J’avais pas envie de taper sur eux, mais j’avais les boules.

Quand soudain.
Bon.
A priori, quand une personne normalement constituée commence une phrase par « quand soudain », elle se sent ensuite investie d’une mission sacrée et la termine avec des mots à base de sujet, de verbe et de compléments. En tout cas c’est comme ça qu’il sied d’agir si l’on en croit Nadine de Rotshild et son « Guide des bonne manières ».
Mais je ne l’ai pas lu. Et comme je suis un cramé de la tête et que les phrases mort-nées ne me font pas peur, je mets un point après « soudain », histoire de ménager un peu le suspense.
Donc : Quand soudain.

Les yeux de Jimy (notre guide, avec un « m ») ont commencé à briller. Ou plutôt, ils se sont allumés et malgré notre présence dans une cathédrale, la lumière divine n’avait rien à y voir.
C’était de la fierté qu’on pouvait lire dans son regard.
Il nous a alors montré comment certains Quechuas avaient, à leur manière, « résisté » à l’envahisseur. En fait, j’ai peur d’avoir un peu surjoué l’histoire des 3 vengeances dans mon introduction. Vous allez voir, c’est plus de l’ordre du détail.
Mais j’adore les détails.

Donc.
D’abord, contrairement à ce que laissent penser les différents crucifix présents dans la cathédrale, Jésus n’est pas devenu hémophile (bien qu’il soit le fils du Seigneur – celle-là était tellement horrible que je n’ai pas résisté) en traversant l’Atlantique.
S’il est représenté partout couvert de larges plaies et maculé de sang, c’est parce que c’était une manière pour les Indiens de se venger sur lui des atrocités commises en son nom par les espagnols.

Ensuite, si Judas est parfois représenté aussi rouge écarlate qu’un truc rouge écarlate, c’est pas parce qu’il était en rade d’Ecran Total et que les autres apôtres ont refusé de lui en filer. Là encore, c’était une façon détournée pour les Quechuas de se « venger » des conquistadors.
Parce que quand ils ont commencé à escalader les Andes, les espagnols ont choppé des coups de soleil velus. Ce qui n’était évidemment pas le cas des Indiens.
Du coup, les Indiens ont représenté Judas complètement brûlé par le soleil, histoire de se foutre de la gueule des espagnols (qui arrivaient étonnement blancs et viraient au cramoisi comme par magie après quelques jours) en les associant à l’image du gros méchant dans la Bible.

Enfin, l’apparition de feuilles de coca derrière l’une des pierres de la cathédrale n’a jamais rien eu de miraculeux, n’en déplaise aux actuels propriétaires des lieux.
Les descendants des Quechuas ont simplement pris pour habitude, depuis la destruction du temple « initial » de déposer des feuilles de coca (très fréquemment utilisées en offrande aux dieux et plus particulièrement à la Pachamama) derrière la seule pierre qui subsiste de l’ancien temple à l’intérieur de la cathédrale.

Bon.
Vous voyez, c’est trois fois rien, hein.
Mais ça m’a fait plaisir de constater qu’à leur manière, les Quechuas avaient réussi à lutter et à préserver une certaine forme et une certaine partie de leur culture ; que la conquête espagnole n’avait finalement pas été totale.



Ps plein-de-bonne-volonté-mais-y'a-des-limites-quand-même :
Pour ne pas changer, je trouve ce texte très moyen.
Promis, la prochaine fois, j'essaierai ferai mieux.
Par contre ne comptez pas sur moi pour retourner voir Les Bronzés 3 et faire un nouveau billet dessus (mon dernier texte ayant été, contre toute attente, plutôt apprécié).
Je préfère retourner au Pérou !

7 février 2006

A l'attention de l'IFLOP...

Bon.
Alors bon.

Pour commencer, rituel oblige, beaucoup de courage pour lire ce texte.

N'ensuite de quoi, bon.
Je sais bien que l'IFLOP n'existe pas, que les gens normaux disent IFOP.
C'est Philippe qui m'a un jour sorti cette connerie. Ça m'a fait marrer. Alors depuis, je mets un "l" entre le "f" et le "o" pour parler de ce prestigieux (sur une échelle de 1 à 25) institut de sondages qui a, au passage (si ce n'est lui, c'est donc son frère, mais le résultat est là) eu la bonne idée de déclarer que Ségolen Royal dépassait actuellement Nicolas Sarkozy en terme d'intentions de vote pour 2007.

Déjà, sur le principe, le résultat me sidère et j'ai franchement du mal à croire qu'une majorité de français voteraient pour elle lors des futures élections présidentielles.
Mais le truc qui m'a vraiment gavé, c'est la couverture médiatique qu'a généré la diffusion de cette information. Couverture qui a atteint son apogée, à mon sens, sur Europe1 dimanche dernier, avec une interview enregistrée sur le Salon de la Chaussure à Paris où la candidate s'est rendue pour représenter la charentaise et plus particulièrement (je vous jure que c'est vrai) la charentaise en poils de ragondins chère à sa région.

Avec des arguments et un programme politique pareil, je comprends mieux qu'elle soit présidentiable en 2007 !

Ceci étant dit, je retourne au véritable objet de mon message.
Ce week-end, histoire de sortir un peu et de faire un truc "normal" avec des gens normaux (au lieu d'écrire des films à base de sangliers ou d'extra-terrestres contestables), j'ai accompagné mon pote Philippe, sa nana et une copine à lui au cinéma.

Pour aller voir Les Bronzés 3.

Oui je sais, je chie la honte.
Oui je sais, y'a plein de films intéressants à l'affiche en ce moment.
Oui je sais, je suis au chômage depuis quatre mois et je ferais mieux de m'acheter des nouilles plutôt que de foutre 8,90€ là dedans (au passage, j'en profite pour m'insurger contre un pareil tarif... Les mecs perdent de la crédibilité quand ils essaient de faire culpabiliser les jeunes qui téléchargent des films illégalement avec des spots tous plus pourris les uns que les autres... Attends : pour le prix d'une place de cinéma, les mecs ils payent leur abonnement illimité à internet et ont accès à tous les films qu'ils veulent ! 9€ pour une place ? ÇA, c'est du vol, oui !).

Mais leur escapade était prévue de longue date et je ne me serais pas aventuré à dire à la copine de Philippe que les Bronzés 3 me tentait très moyennement. Enfin j'me comprends.
Me voilà donc entouré par 250 personnes heureuses d'être là et de s'être fait raqueter pour voir le dernier volet de la trilogie.
Et puis... rien.

Le film est vide.
Beaucoup l'ont apprécié pourtant et je dois reconnaître que je n'ai pas eu un regard très objectif.
Disons que je rigolerai peut-être en le voyant à la télé dans 5 ans.
Mais sur le moment, là, pas du tout.
J'ai dû sourire une douzaine de fois, rire à trois reprises, regarder ma montre 75 fois et soupirer... euh là, j'ai pas compté.
Parce que tout manque de finesse dans ce film. Depuis les gags laborieux pour la plupart, jusqu'à la manière de filmer qui pique les yeux en passant la bande originale (Zucchero a -très mal- remplacé la chanson mythique des Bronzés)...
On sent même que certaines phrases ont été écrites pour devenir cultes ; manque de bol elles tombent à plat.

Bref, je suis loin d'avoir adoré.
Mais je le répète : peut-être que dans cinq ans je rigolerai en le regardant à la télé.
D'ici là, j'ai un service à demander à l'Iflop ou à tout autre institut de sondage (avec ou sans "l" supplémentaire) :
J'aimerais assez que vous ne me preniez pas en compte lorsque vous comptabiliserez le total des places vendues pour ce film... Ça va me faire vraiment chier, sinon, d'avoir participé à ce carton annoncé.

Je préfère largement filer ma "voie" à un film comme "Le Cauchemar de Darwin", que je n'ai pas vu en salle.
Celui-là, il fait beaucoup moins rire.
Il fait même plutôt peur. Et beaucoup réfléchir, surtout.

Pourtant, rares sont ceux qui l'ont vu (au cinéma ou ailleurs), alors que les Bronzés 3 enregistrait 500.000 entrées le jour de sa sortie.
Etonnant, non ?
Ou pas...

3 janvier 2006

Souffrir, pour mériter d'être là...


En guise de première-et-pas-du-tout-dernière partie du développement qui arrive enfin, après tout ce temps et avant une hypothétique conclusion générale à ce joyeux bordel, dont l'auteur lui-même se demande si elle verra le jour avant 2015.

Bon.
Alors bon.
Ca fait maintenant 5 mois que j'aurais dû poster ce qui va suivre.
Je vais morceler un peu le truc, sinon je vais encore faire grimper le taux de suicide chez les lecteurs.
C'est pas pour ça que ça sera moins décousu de fil blanc que les autres fois, hein. Disons que pour éviter de répondre un truc du gabarit de "La longue, pénible et inutile histoire du petit livre orange qui m'a fait voir rouge" (dont les plus téméraires doivent garder un souvenir impérissable à base de cécité totale), je vais reprendre des passages du texte que j'avais posté fin octobre pour résumer le voyage que nous avons fait, mon frêre et moi en août dernier. Ca sera peut-être plus simple quand même.
N'empêche... Encore et toujours beaucoup de courage...

Je commence par le "Souffrir pour mériter d'être là"...
Là, déjà, une précision. A chaque fois que je dis ça, j'ai peur que les gens voient en moi un mec qui se la joue warrior parce qu'il a crapahuté dans la pampa 10 minutes à plus de 120 mètres d'altitude. Au contraire. C'était plutôt le mec pathétique qui avait du mal à profiter du paysage parce qu'il était concentré sur ses pieds alors que les autres (pour la plupart), eux, pas du tout.
Parce que vu ma forme physique et mon entraînement, ce que j'ai eu tant de difficultés à faire certains jours, n'importe quel enfant de 2 ans équipé de bonnes chaussures de marche le faisait les doigts dans le nez, s'il ne les occupait pas bêtement à étaler de la pâte à modeler orange sur la moquette noire du salon que bon, pour récupérer ça merci bien.

Je dois donc avouer que j'en ai particulièrement et minablement chié pendant les 7 jours de treck du séjour. Jusqu'à perdre 8 kilos (que je me suis bien évidemment empressé de reprendre depuis). Sur le coup, j'ai pas voulu mourir, malgré certains grands moments de solitudes (les deux jours où nous avons dépassé les 4300 mètres d'altitudes, ceux-là, croyez moi, je ne suis pas prêt de les oublier).
Pourtant, aujourd'hui que je suis retourné à mon petit confort, que mon principal effort de la journée consiste, en revenant de l'ANPE, à aller chercher le pain pour le joli sourire de ma jolie boulangère (et aussi parce que le pain qu'ils font en bas de chez moi est sans conteste le meilleur du monde sur Paris), aujourd'hui que tout est terminé, je dois dire que j'ai bien l'impression d'avoir vécu.
Un truc pas ordinaire. De ces moments qui font qu'au bout du compte vous avez existé un peu dans votre vie.
Et je me dis que j'ai mérité de (les) vivre précisément parce que j'en ai chié.

Sinon, j'aurais juste participé à un voyage touristique (au sens péjoratif que peut avoir le terme). C'est d'ailleurs ce qui m'a permis de me débarrasser de la peur que j'avais de passer pour un gros occidental pété de thunes (comparé à la population locale) comme il y en a tant là-bas.
Là, au moins, je n'ai pas fait que filer un paquet de fric à une agence de voyage spécialisée.

Attention, hein !
Je ne me fais pas d'illusions non plus. Je reste quand même un occidental pété de thunes (comparé à la majorité des péruviens) qui est venu passer 18 jours de ses vacances en Amérique Latine.
Même si j'y ai laissé 8 kilos, 72 litres du sueur, qu'on considérait les porteurs qui nous accompagnaient comme des êtres humains (ce qui n'était pas forcément le cas d'autres groupes) et que j'ai choisi le Pérou après avoir lu un certain nombre de bouquins sur l'histoire Latino Américaine et non sur un coup de tête, pour pouvoir dire "J'ai fait le Pérou", après avoir feuilleté un catalogue rempli de belles photos.
Les photos, je les avais dans la tête avant de partir. Et les autres membres du groupe aussi.
Enfin tout ça pour dire que ça n'aurait pas été aussi éprouvant, j'aurais eu des remords, je crois à y aller. J'aurai eu trop peur qu'on me prenne pour un conquistador des temps modernes...
Et ça, plutôt crever !

Bon.
Ca, c'est fait.
C'était donc la première partie trop longue de mon récit... J'espère que vous n'êtes pas tous morts...
Je ne vais pas vous promettre que la prochaine va suivre rapidement ; la dernière fois que j'ai dit ça, il m'a fallut 5 mois pour poster 30 lignes !

Post-Scriptum en forme de page de publicité (pour Quentin) :
Voici deux adresses :
La première (ici) c'est le site sur lequel vous trouverez les photos du voyage de Quentin au Burkina.
Et la deuxième (ici) c'est la déclinaison pour le Pérou !
Vous y trouverez environ 260 photos sur les 700 que nous avons prises...
Pour ceux qui ne me connaissent pas encore de vue (mais ça ne va pas tarder) et particulièrement Tchim et Mitnick, dès que vous voyez un mec brun, barbu, capilairement contestable et qui a soit l'air d'en chier soit une tête qui fait peur sur la photo, eh ben c'est moi ! Tadaaa !


7 décembre 2005

En coup de vent...

Bon.
Alors bon.

Je sais que mon message va être un peu court, mais bon.
Vu ce que je vous inflige en temps normal, je pense que ça ne sera pas pour vous déplaire...

Je poste ce texte pour deux raisons.
La première pour relater un nouveau coup d'éclat américain. Vous le savez probablement déjà, mais au cas où... Figurez-vous que le nouveau Kirikou est interdit dans les salles américaines aux... moins de 18 ans !
Promis juré ! Mais bon c'est justifié, hein ! Allez pas croire !
C'est parce que les Africaines du village de Kirikou y sont représentées...  seins nus.
Mon Dieu, mon Dieu ! Mais où va le monde, je vous le demande ?
Montrer des seins nus dans un dessin animé à des enfants qui devraient être à l'école en train d'apprendre que Darwin disait de la merde et que bon, vive la Bible, ou encore qui pourraient s'échanger des flingues contre des malabar à la récré ?
Moi je te me vous foutrait tous ces auteurs de dessins animés dissidents, communistes, anti-américanistes primaires et terroristes à Guantanamo ou dans l'une de leurs prisons secrètes en Europe (puisqu'à priori c'est d'actualité) pour leur apprendre.

Bon.

Deuxième raison, toujours d'ordre cinématographique et en forme d'invitation :
Je vous invite et vous recommande trèèèèèèès chaudement d'aller voir Trois Enterrements de Tommy Lee Jones.
Il est tout simplement, beau, surprenant, émouvant, drôle, les acteurs y jouent tous mieux les uns que les autres, le scénario est bon, le réalisateur (Tommy Lee Jones himself) excellent et puis... eh ben c'est déjà pas mal, non ?
Bref, c'est une vraie tuerie.
N'en déplaise à l'un de mes potes qui, coutumier de ce genre de décisions absolument subjectives (sur une échelle de 1 à 10) a décidé de ne pas y aller pour une raison ma fois bien à lui : tout simplement parce qu'il n'aime pas trop l'affiche.

Aucun rapport avec des apparitions de seins nus, donc, mais bon... Faudra que je lui demande s'il n'a pas un peu de sang américain dans les veines, celui-là, la prochaine fois que je le vois !

4 novembre 2005

Marrant !

Bon.
Alors bon.

En regardant un épidsode de Oz, j'ai noté cette réflaxion qui m'a fait marrer et que je vous fais donc partager :

A mon avis, c'est les fanatiques qui niquent le monde.
Les fanatiques qui sont persuadés que Dieu est dans leur camp.
Nous autres, on n'a pas besoin de la lumière divine.
Dans l'obscurité de la nuit, on veut juste assez de lumière
pour pas se cogner le pied quand on va pisser.

Héhé !
Rigolo, non ?
Et pas si con !

26 octobre 2005

18 jours en 24 lignes...

Bon.
Alors bon.

Comme quoi tout arrive.
En guise de deuxième introduction (plus courte, heureusement) à un futur compte-rendu de mon voyage au Pérou...
C'est une sorte de résumé, pas forcément exhaustif de ces 18 jours.
A dire vrai, plus je le relis, plus je trouve ça mauvais. Mais bon. Ca a au moins le mérite d'exister alors...

Avoir la tête dans les nuages,
  Garder les pieds sur terre,
    Eviter de tomber pour arriver au bout du voyage.

Chercher désespérement à respirer à partir de 4000m d'altitude,
  Dépasser à chaque pas les limites que l'on croyait siennes,
    Souffrir, pour mériter d'être là.

Etre impressionné par les porteurs, leur courage, leur abnégation,
  Les admirer lorsqu'ils portent un homme sur un brancard, 6 heures durant, sur un chemin qui n'en est plus un tant il est escarpé,
    Les remercier du fond du coeur, d'abord, et en dollars, ensuite, malgré nos grands principes.

Assister à la naissance des étoiles,
  Découvrir de nouvelles constellations,
    Apprendre à reconnaître la Croix du Sud.

S'allonger au pied des ruines de Huchuy Qosqo
  Compter les éclairs qui déchirent la nuit, au loin,
    Parler, de tout et de rien.

Trouver, immanquablement, des effigies du Che,
  Se remémorer son parcours,
    Marcher dans ses pas.

Baigner dans 2000 ans d'Histoire,
  Explorer les ruines d'une civilisation,
    Bénir ce syncrétisme qui a permis aux Quechuas de préserver une partie de leur culture pré-hispanique.

Se demander pourquoi tous les pays Latino-Américains ont souffert et souffrent des mêmes maux, des mêmes déchirements,
  Se demander quel âge avait cette toute petite fille qui mendiait près de l'Aéroport International de Lima,
    Se demander si les choses changeront un jour, pour de bon.

17 octobre 2005

Une expression bien débile et sa déclinaison bien grave...

Bon.
Alors bon.

C'était il y a quelque chose comme deux ans.
L'Ornyto et moi devisions gaiement en arpentant d'un pas alerte les trottoirs de la capitale (Pfwa ! La phrase !).

Quand soudain, un truc absolument dingue se produit devant nos yeux ébahis.
Non, c'est pas un vieux mec bizarre qui nous dit que "CA, c'est encore un coup de la carte vitale". C'était à Marseille, ça.
Ce truc complètement incroyable, unbeulibububble (Philippe...), j'ai envie de dire, c'est un pigeon qui se pose pas trop loin de nous et qui commence à picorer un vieux bout de pain, tel un pigeon picorant un vieux bout de pain. Jusque là, tout va bien.
Sauf qu'il était pas complètement normal : il avait une sorte de moignon dégueulasse à la patte droite (le pigeon, hein, pas le vieux bout de pain).

Bon.
Je dois vous faire un aveu : c'était p't'être bien la patte gauche, en fait. Je ne m'en souviens plus trop...
Mais comme tout le monde s'en fout, je passe outre (devin -Philippe, bis repetita et nec mole premitur-).
Contemplant l'oiseau, je fais remarquer à Quentin que c'est pas la première fois que je vois un pigeon estropié et qu'à la limite, ils sont plus nombreux que ceux "en bonne santé".

Et lui, il me répond qu'effectivement, il avait aussi remarqué et qu'il en avait d'ailleurs tiré une expression bien débile, que je vous livre là, comme ça, à brûle parpaing :

"C'est rare comme un pigeon qui a tout ses doigts de pattes" (C) Quentin T.

Voilà pour l'expression débile.
Et, me direz-vous, qu'en est-il de la déclinaison ?
Eh ben la voilà.

Elle est plus récente et plus triste.
Je ne devisais plus gaiement, puisque j'était tout seul, mais je n'en arpentais pas moins les couloirs du métro parisien, lorsque je passe devant un groupe de contrôleurs.
Qui contrôlaient.
Deux Blacks, leurs titres de transports et leur papiers d'identité.

Et là, je me suis demandé à quand remontait la dernière fois que j'avais vu des bons français de France 100% made in Bretagne se faire contrôler par la RATP. Eh ben c'est triste mais si mes souvenirs son bons, c'était y'a... jamais.

Alors qu'au contraire, des types d'origine Africaine, ça, c'est toute les semaines, que j'en vois.
D'où la déclinaison :

"Aussi rare qu'un contrôle non discriminatoire dans le métro"

Et là, ça n'est clairement pas un coup de la carte vitale ; n'en déplaise à notre philosophe marseillais...

10 octobre 2005

Comme quoi...

Bon.
Alors bon.

Aujourd'hui je vais passer pour un con.
Je ne vais pas vous parler de grands auteurs, de Marcos, de politique, de littérature, mais de... Jane Fonda.
C'est con, hein ! Je vous l'avais dit.

Que je vous explique.
Hier soir, à pas d'heure, je tombe par hasard sur la redif de "Vivement Dimanche Prochain". C'était donc Jane Fonda qui était invitée.
Moi, je ne la connaissais pour ainsi dire pas. Je l'ai juste vue dans un film minable avec Jennifer Lopez, dans l'avion qui nous emmenait vers Lima. C'est vous dire que j'avais un à-priori clairement négatif à son encontre. Le film était vraiment à chier.
Pourtant, allez savoir pourquoi, j'ai regardé un bout de l'émission. Et je suis allé de surprise en surprise.

La première c'est quand je l'ai entendue parler.
En français.
Grosse stupeur ! Pas une trace d'accent, un vocabulaire bien plus châtié que le mien et une aisance déroutante.
Du coup, je me suis dit : "Putain ! Le service publique claque les moyens aujourd'hui : il reproduit tous les mouvements de la bouche de Jane Fonda en 3D pour impressionner les américains et faire croire qu'elle est bilingue."
Eh ben que nenni ! Elle est VRAIMENT bilingue... Respect, donc.

Et puis ensuite, ils ont montré une sorte de rétrospective de ses différents engagements politiques : droit à l'avortement, reconnaissance des Indiens et contestation des guerres du Vietnam et d'Irak, etc.
Sauf que elle, elle a commencé vachement jeune, contrairement à notre Brigitte Bardot nationale qui s'est mise à militer pour les animaux, pour qu'on ne l'oublie pas complètement et pour camoufler un peu ses accointances d'extrême droite.

D'ailleurs ça fait vachement de bien, d'entendre un peu parler politique chez Drucker...  Faut pas trop leur en demander non-plus, hein. Pour les vrais débats, il vaut mieux regarder Riposte[s], à la même heure sur Arte, me semble-t-il.
Parce que là, ça restait quand-même très caricatural. Drucker et Elkabach étaient bloqués sur "Bush il est pas cool et ce qu'il a fait à l'Irak c'est pas cool non-plus"...
N'empêche, ça fait du bien, un peu de contenu. Elle a d'ailleurs dit un truc très intéressant pour leur expliquer qu'il ne faut pas faire d'amalgames entre Vietnam et Irak. Elle leur a fait remarquer que, d'abord, les militaires étaient enrolés de force. C'est pourquoi la population était plus largement mobilisée. Surtout que même la jeune bourgeoisie pouvait être appelée à se battre dans la jungle.
Alors qu'aujourd'hui, le schéma est complètement différent : les gens sont tellement pauvres et désespérés qu'ils s'engagent volontairement en espérant passer entre les attentats et rentrer avec quelques dollars en poche...

Bon.
Ensuite l'émission est redevenue "normale", c'est à dire chiante et Drucker redevenu toujours plus mielleux, c'est à dire insuportable.
Mais je ne suis pas mécontent d'avoir vu cette partie de l'émission. C'est peut-être con, mais je ne pensais vraiment pas dire un jour que je respectais Jane Fonda pour ses engagements !

Comme quoi...

Ps : Puisque je vous ai parlé du Vietnam et de l'Irak, voici en supplément gratuit une petite citation de Roosvelt, de la même trempe que celle de Kissinger que j'ai récemment postée :
"Tout ce que désire ce pays-ci, c'est de voir dans les contrées voisines régnerla stabilité, le bon ordre, la prospérité. Tout Etat dont le peuple se conduit bien peut compter sur notre cordiale amitié. Si une nation montre qu'elle sait agir avec une efficacité raisonnable et un sens des convenances en matière sociale et politique, si elle maintient l'ordre et respecte ses obligations, elle n'a pas à redouter l'intervention des Etats-Unis. L'injustice chroniqueou l'impuissance qui résulte d'un relâchement général des règles de la société civilisée peut exiger, en fin de compte, en Amérique ou ailleurs, l'intervention d'une nation civilisée et, dans l'hémisphère occidental, l'adhésion des Etats-Unis à la doctrine Monroe peut forced les Etats-Unis, même à contrecoeur, dans des cas dinjustice et d'impuissance, à éxercer un pouvoir de police internationale".

6 octobre 2005

Argh !

Et bon.
Alors bon.

Aujourd'hui, dans la rubrique des citations-qui-font-pas-du-tout-flipper-juste-le-mec-qui-a-osé-dire-ça-il-aurait-mieux-fait-de-mourir, voici une petite phrase d'Henry Kissinger :

"Je ne vois pas pourquoi nous laisserions un pays devenir communiste
simplement parce que son peuple est irresponsable."

Il parlait du Chili.
On a vu ce que ça a donné.

5 octobre 2005

Picasso, l'ANPE et mon cahier de français.

Bon.
Alors bon.

Mon prof de français, en seconde, m'a un jour demandé de noter en gros sur mon cahier une phrase de Pablo Picasso. Je ne vous resitue pas plus le contexte, y'en aurait pour des heures (Florent, Quentin, spéciale dédicasse)...

Cette phrase, c'était : "Je ne cherche pas je trouve". Pourquoi pas.

Vraie ou pas vraie, d'accord ou pas d'accord, cette citation nous apprend quand-même un fait ô combien historique :

Pablo Picasso n'a jamais foutu les pieds dans une agence ANPE.

Parce que y'en a un paquet, des gars qui cherchent du boulot sans en trouver, dans ces agences ! Le côté positif du truc, c'est qu'avec notre carte de chômeur (ou "jeune diplômé", ça revient souvent au même), on peut aller au musée gratos !
Trop la classe !

A nous le Musée Pablo Picasso ! Yeah !

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