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Barbudo Conexión (c)
27 avril 2005

La Monty Python Party : c'était tout pourri !


Ca y est, je recommence à poster des trucs ultra longs...
Là, c'est un résumé de la Monty Python Party qui a eu lieu le 26 janvier dernier.
Encore et toujours : trois cuillères à soupe de courage pour lire ça...

Bon.
Alors bon.

Encore une fois, je vais parler d'un truc qui s'est passé y'a bien deux mois : la Monty Python Party, organisée par le magazine Brazil (si j'ai bien tout pigé) au Grand Rex.
Et pour que je parle d'un truc qui s'est passé y'a bien deux mois, c'est que ça m'a marqué.
Et ça m'a marqué.

Le concept, c'était d'assister aux projections de Sacré Graal et La Vie de Bryan (plus Calvaire en avant première, mais tout le monde s'en foutait) dans la plus grande salle du Grand-Rex...
Le tout en présence des deux immenses Terry Gilliam et Terry Jones in da place !
En plus, l'affiche annonçait, des surprises et des guests.
De la balle.
Enfin je croyais...

montypythonpartyaff2

Bon.
Alors j'arrive devant le Grand Rex avec ma place, réservée depuis fioutes.
J'me dis que j'ai bien fait quand je vois tous ceux qui font la queue pour acheter d'éventuelles places restantes.
Là, première claque, je découvre l'autre file d'attente, celle des personnes qui, comme moi ont leur place depuis un bout de temps. Et qui attendent juste de rentrer.
Hallucinant.

Elle devait faire 200 mètres de long. En vrai. J'avais jamais vu ça.
Pire que pour le repas de Noël à la cantine de Chagall !
Les passants (motorisés ou non) s'arrêtaient pour nous demander ce qu'il se passait !
Je prend place et j'attends Adeline, la copine de mon pote Julien, grâce à qui j'avais entendu parler de la soirée. Lui, il nous attendait à l'intérieur.
Et donc j'attends.
Je découvre un tag zapatiste trop beau sur un mur. Ce qui prouve à je sais plus qui, dont j'ai lu le bouquin récemment, que l'EZLN n'est pas réservée qu'à une élite de bobos parisiens...
Les gens n'en finissent pas d'arriver.

C'est assez réconfortant, d'ailleurs, de voir tous ces gens qui font la queue pour voir des films d'anthologie, à l'heure des super-productions (américaines) bidons.
Y'a de tout dans le tas ! Des jeunes, des vieux, des entre les deux. Des mecs, des filles, des entre les deux. Des qui sont entre potes, des qui sont venus en couple, des qui sont venus seuls.
Je crois quand même deviner que quelques-uns n'ont jamais vu Sacré Graal et/ou La Vie de Bryan...

Adeline arrive.
J'arrête mon étude sociologique.
Les portes s'ouvrent en grand. Finit le compte-goutte, place à la marée humaine !
On retrouve Julien qui nous attendait et qui nous conseille d'aller directement au troisième (et dernier) étage, vu que le reste est déjà plein à craquer. Effectivement, la salle est blindée !
Au passage, je prends une poignée de programmes ; notamment pour Philippe, qui n'a pas pu venir. Fait chier !

On trouve des places tout au fond à gauche de la salle.
On attend un peu.
15 minutes. Le temps de scruter les décors de la salle. C'est pas beau. A mon avis beaucoup pensent le contraire mais bon. En gros, tout est fait pour qu'on ait l'impression d'être dans un théâtre de la Grèce antique.
Quand les lumières s'éteignent, la salle est bondée.
Une animation signée Terry Gilliam à base de lettres qui tombent et s'empilent officialise le début de la soirée.
Tonnerre d'applaudissements.

img_10491

Qualité à chier mais j'étais trèèèèès loin de l'écran !

Les lumières se rallument.
Et les trois animateurs/organisateurs de la soirée se pointent sur la scène. Ils font tous partie du magazine Brazil.

Enfin bon. Donc.
Ils commencent avec un speech à base de "Ouais, nous chez Brazil, on est vraiment des méchants, carrément anti-conformistes, tout ça ; on emmerde la Cérémonie des Césars  [c'était le même jour], ceux qui la regardent et aussi Luc Besson et les Choristes".
Mouais. Je suis pas sûr que c'était le lieu et le moment mais bon.
Comme ils embrayent direct avec une interview de Michael Palin, on oublie leurs conneries (si ce n'est qu'en sortant de scène, ils s'emmêlent à nouveau les fils de micro).
C'est grandiose.

img_10501          img_10511       

Il nous conseille : "Si vous croisez Gilliam demandez lui de vous faire un dessin, si c'est Jones demandez lui de vous montrer ses fesses..."
Toute la salle se marre. Et elle a raison.

Manque de bol, ça ne dure que 20 minutes et les branleurs reviennent. Avec leurs fils de micros.
Heureusement, là non-plus, ça ne dure pas trop, puisque les deux Terry arrivent sur scène.
Ovation générale.

Les deux incompétents les interviewent tant bien que mal (questions très très nazes), la traductrice... traduit (n'importe comment), Gilliam et Jones, eux, sont excellents.
On a le droit à pas mal d'anecdotes (sur les tournages, notamment) et à une démonstration de bruitage du trot du cheval avec des noix de coco par un mec qui était dans la salle ; celui-là, il n'oubliera pas cette soirée de Citeaux ! Si tôt, pardon.

Re-manque de bol, ça ne dure qu'une petite quinzaine de minutes. Les deux Monty n'ont pas trop eu le temps de parler. Le public n'aura pas eu l'occasion de poser de questions, et on aura finalement peu profité de leur présence.

Ensuite, on enchaine avec un court métrage.
Terrible.
Ca commence comme une Bande-Annonce d'un gros film américain. Et tout d'un-coup, un mec se pointe sur scène. Il gueule que "Non c'est pas possible ! Y'en a marre, arrêtez tout !".
Murmure dans la salle. On pense tous à un intermitant. En fait non. Il se retourne et demande à sa femme, la nana trop belle qui couche avec un espion à la James Bond dans la bande-annonce d'arrêter tout de suite et de sortir du film.
Ca devient interactif et ça tourne presque baston entre le mec et l'espion. Jusqu'au moment où le type sur scène sort un flingue et tire. A blanc mais c'est franchement impressionnant. Dans le film, un vase explose, comme touché par la balle.
je vous raconte pas la fin, mais l'idée était franchement bonne et la salle applaudit à foison.

Enfin : c'est l'heure tant attendue de Sacré Graal.
Les lumières s'éteignent. Pendant les 20 secondes qu'on a passées dans le noir, tout le monde se met à faire "Ni !" comme les chevaliers du même nom dans le film.
Ensuite, eh ben c'est le film.
1h30 de bonheur.
    

A la fin, re-tonnerre d'applaudissements. En même temps, y'avait que ça à faire : un maximum de bruit pour remercier les deux réalisateurs, présents dans la salle, de nous avoir pondu un chef-d'oeuvre pareil !

Et re-voilà les boulets.
Vraiment, les mecs merdent de A à Z.
Ils se refont un bon coup de pub. Encore autour du thème "Nous, on est des méchants ; on est les stars underground de la presse cinéma, faut pas nous la faire, on sait ce qui est bien et ce que vous ne devez pas aimer. En plus on a trop de pouvoir ; Besson, tu peux flipper !".
C'est triste. Ils semblent persuadés qu'on est là pour les écouter parler de leur magazine à la con que j'ai d'ailleurs décidé de boycotter depuis, même si Gilliam en a dit le plus grand bien.
Ils enchainent les vannent et les commentaires bidons (toujours sur les Choristes et les Césars) et nous annoncent la première guest star de la soirée : la chanteuse des Innocents.
Bon.
Pourquoi pas.
Elle est avec Jill Kaplan et ils sont là pour nous faire "Always Look on the Bright Side of Life".

Comme rien n'est vraiment préparé dans cette soirée, elle a les paroles sur une petite feuille à moitié déchirée et elle découvre le texte en live.
On s'en fout.
On connaît par coeur et pour les trous de mémoire, les paroles sont à la fin du programme (enfin une heureuse intiative de la part des organisateurs).
Et elle commence.
Ca ressemble à quelque chose pendant 20 secondes et puis après, c'est le drame.
Le chef des trois relous (le rédacteur en chef, je pense) décide de siffler trèèèès fort et trèèèès faux dans son micro.
On entend plus la jolie voix fluette de la chanteuse. En plus il improvise un air de merde même pendant le refrain. Du coup, ça ne sert à rien d'essayer de siffler tous ensemble le célèbre "fu-fu fu-fu-fu-fu fu-fu" (bis).
On est tous navrés et certains commencent à huer. Un tout petit peu. C'est que le début de la soirée.
La chanson terminée, elle se barre.

Ensuite, on a un petit film réalisé par la boîte de Julien (qui est au générique du truc >>> Yeah !) sur le tournage du prochain film de Dupontel. Très drôle. Les deux Terry y font une apparition, déguisés en clodo.
C'est franchement marrant de les voir arriver, puis être maquillés, costumés et devenir des SDF plus vrais que nature !
La salle retient son souffle en voyant Dupontel porter Gilliam et Jones en même temps dans ses bras.
Impressionnant !

Pause.
On va s'acheter à boire, on regagne nos places juste à temps pour découvrir un second court-métrage génial : Le Coq est Mort, de Zoltan Spirandelli.
Un mec se pointe (dans le film, hein !), fringué 80's. Accent allemend à couper au couteau. Décor miteux derrière lui.
Il fait un rapide discour : pour lui, la musique c'est la vie. Alors il nous propose de chanter un canon avec lui.
Les paroles sont enfantines : Le coq est mort (bis) / Il ne chantera plus cocodi cocoda (bis) / Cocococococodi cocoda (bis).
Et le mec, qui n'est pas avec nous sur scène, donc, réussi le tour de main de faire chanter la salle entière en canon. En plus c'est bien marrant parce qu'il anticipe la réaction des gens,...
Une grande leçon ! Comme quoi on peut faire des trucs bien avec que dalle comme moyens !

Re-discour de chiotte des organisateurs.
Et (enfin !) La vie de Bryan.

A nouveau, gros délire.
Deuxième chef-d'oeuvre.
Deuxième heure et demie de bonheur.
Deuxième ovation.

Pause.

La salle commence à fatiguer.
Faut dire qu'il est minuit depuis un bout de temps et que certains sont venus en métro.
Faut dire qu'on est (mal) assis depuis 4 heures.
Faut dire aussi qu'on commence à chopper un mal de crâne sévère (on était à 2 mètres des enceintes).
Faut dire, surtout, que les deux présentateurs sont de plus en plus mauvais.
Alors la salle commence à se vider.
Les gens ont vu les deux films, les deux Terry et ont bien compris que le meilleur était passé ; que les "surprises" promises n'arriveront jamais.
Ceux qui restent en on marre. On sature des présentateurs. Il faut qu'ils arrêtent. Qu'ils dégagent.
Dans la salle, certains les huent.
Mais ils continuent à se montrer, très fiers qu'ils sont d'avoir les 12 Pythons et le Grand Rex pour eux.
Alors ils enchaînent.

D'abord, on se tape la bande-annonce du prochain film d'Emma De Caunes.
Ca fait pas envie.
Mais bon.
Surprise : elle arrive sur scène avec le metteur en scène.
Elle parle 1 minute maximum.
Il refuse de dire un mot.
Ils repartent.
On hallucine.
C'est ça les guests ? Putain !

Ensuite, les animateurs-aux-fils-de-micros-emmélés sont très très fiers de nous montrer un troisième court métrage. Qu'ils nous assurent être génial.
En plus, c'est fait en une journée, alors respect, tout ça.
Ca doit être un de leur pote. Ils nous préviennent : il est dans la salle. Faudra lui réserver un tonnerre d'applaudissements.
On regarde.
C'est nul.
Vraiment.
Ca doit être avant-gardiste, parce que personne ne pige. Par contre tout le monde le siffle.
A juste titre !
Honnêtement, même le pire de nos films tout pourris faits en une nuit à Reims et sans montage est mieux.
Du coup, deuxième vague de départs dans la salle.
C'était de trop.

Nous, on est des warriors.
On décide de rester jusqu'à la fin.
P't'être qu'y'aura un truc bien après ! Bien caché, on sait jamais.
Juste avant la projection de Calvaire, Jackie Berroyer et le réalisateur se pointent sur scène.
Ouf !
Un vrai guest !
Fausse joie.
Berroyer est complètement bourré. Les présentateurs le forcent à parler. Il prononce deux phrases, on comprend un mot sur trois. C'est pas beaucoup.
Là aussi, le réalisateur refuse de parler.
Ils se cassent.
Bon.
Ca c'est fait.
Ceux qui hésitaient encore se cassent.

Calvaire commence.
Et rapidement, ça en devient un, de calvaire.
Non pas que le film soit mauvais.
Les acteurs sont très bons (notamment Berroyer).
Mais le film est franchement glauque. La musique stridente et très forte.
Et puis les scènes de zoophilie nous achèvent.
Ras-le-bol général et mal de crâne carabiné.
Les conditions n'étaient pas bonnes pour voir le film "objectivement".
Surtout après les deux films des Pythons.

Le film se termine.
Les gens se cassent très vite.
A moitié dégoûtés.
J'attends juste pour voir un truc.
Putain !
Les présentateurs/organisateurs se sont cassés pendant le film.
J'hallucine.
Les mecs ne viennent même pas nous dire "au revoir", ou "merci", ou juste "c'est terminé".
Ils sont déjà couchés, si ça se trouve !
Vraiment en dessous de tout.

Alors on se casse.
Déçus de nous être faits avoir par une bande d'amateurs qui se la racontaient à mort et qui ont fait de la merde pendant 5 heures alors qu'ils avaient deux des membres des Monty Pythons et le Grand Rex pour eux.
Mais heureux d'avoir vu deux films cultes au cinéma et d'avoir presque rencontré les deux Terry. Plus Palin par vidéo interposée.

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Commentaires
B
C'est vrai que la soirée m'a bien blasé !<br /> C'était surtout rageant de se dire qu'on aurait pu faire mille fois mieux si on avait organisé le truc. On aurait formé une équipe de fans et on aurait monté une soirée de ouf !<br /> Enfin.<br /> Je me console quand-même parce que l'intervention de Palin et des deux Terry étaient franchement grandioses.<br /> Et puis depuis le temps que je voulait voir Sacré Graal au cinéma !<br /> Bon j'vous laisse, Burnos m'appelle pas...
P
Ouais... Pas top la soirée, apparemment. C'est con de gâcher l'immense talent des Monty Pythons avec une mise en scène de merde faite par des branquignols. Mais bon, y avait quand même le plaisir de voir les 2 films. Encore que ça, j'peux le faire chez moi, lové dans mon fauteuil douillet et sirotant une bonne vodka. Sauf que c'est pas sur grand écran, quoi. Bon, j'vous laisse, Burnos m'appelle...
J
C'est vrai que dit comme ca, ca devait etre une sacrée soirée de warrior!! Je regrette pas du tout de pas avoir pu venir. Mais alors, pas du tout. burnos m'appelle...
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